Grand Conseil – FR Budget 2020 en bonne voie à Fribourg

ATS

19.11.2019 - 16:25

Le Grand Conseil fribourgeois est entré en matière à l'unanimité mardi sur le budget 2020 de l'Etat, proposé à l'équilibre par le Conseil d'Etat. Le grand argentier Georges Godel a annoncé une baisse de l'imposition pour les personnes physiques dès 2021.

«Le budget démontre que la réforme fiscale des entreprises est assumée et que les prestations sont assurées», s'est réjoui devant les députés le conseiller d'Etat Georges Godel, chef de la Direction des finances (DFIN). Au-delà, la planification financière pousse à la prudence au vu du contexte économique, a-t-il dit.

«Malgré la prudence en matière d'investissements, nous maintenons les efforts pour le développement du canton, en particulier pour la numérisation de l'administration», a précisé le magistrat PDC. Ce dernier a encore salué la hausse des rentrées fiscales, tout comme celle de la part à la péréquation fédérale.

Baisse d'impôts

Tout en défendant son budget, Georges Godel a annoncé que le canton de Fribourg réduirait la pression fiscale sur les personnes physiques dès 2021. La mesure portera sur une baisse d'impôts de l'ordre de 31 millions de francs annuellement, la décision ayant été arrêtée lundi par le gouvernement.

Le ministre des finances a rappelé que la décision répondait à des motions déposées par plusieurs partis. Au préalable, la commission des finances avait accepté l'entrée en matière par onze voix sans opposition et deux abstentions, a indiqué son rapporteur, le député PDC Laurent Dietrich.

Le groupe Vert Centre Gauche, par la voix du député chrétien-social Claude Chassot, a voté l'entrée en matière. Mais il a appelé à anticiper les défis futurs, donnant au passage rendez-vous ultérieurement à Georges Godel pour en reparler.

Le PLR estime qu'il faut accroître le pouvoir d'achat des citoyens, tout en maîtrisant la croissance des dépenses. La députée Sylvia Baiutti a vu dans le budget 2020 un budget de transition. L'argument de la réduction des dépenses a été repris par l'UDC, qui a déploré le manque de volonté à tirer sur le frein à main.

Le groupe UDC a salué encore l'intégration de la réforme fiscale des entreprises. En revanche, le député Stéphane Peiry s'est dit «perplexe quant à la charge fiscale qui pèse sur la population», en particulier sur le fait que les recettes provenant des personnes physiques augmentent.

Les socialistes, par la voix du député Elias Moussa, se sont montrés prudents à l'égard des velléités de baisse fiscale. Il a rappelé que le PS lui-même avait déposé une motion dans ce sens, mais «seulement pour soulager la classe moyenne» et non pour réduire les dépenses de l'Etat.

Le PDC, pour sa part, a aussi voté l'entrée en matière, jugeant la copie «globalement positive». Le député Hubert Dafflon a plaidé en faveur de la qualité de vie dans le canton, tout en affirmant qu'il était temps d'accorder une baisse d'impôts «aux personnes qui se lèvent tôt tous les matins».

Petit bénéfice

Présenté il y a un mois, le budget 2020 prévoit un petit bénéfice de 400'000 francs. La copie de l'exécutif, qui intègre la réforme fiscale des entreprises acceptée par le peuple le 30 juin, apparaît à l'équilibre pour la quinzième année consécutive, conformément à la Constitution cantonale.

Le budget comprend des charges en augmentation de 3,8% (2019: +2,2%), à 3,72 milliards de francs, de la même ampleur que la progression des revenus. Les charges de personnel affichent une avancée de 2,6% en comparaison annuelle à 1,34 milliard de francs.

L'augmentation s'explique d'abord par la création nette de 65,8 nouveaux postes en équivalents plein temps (EPT). Il y a aussi les revalorisations et le renchérissement ainsi que l’effet de la cantonalisation des services d’intégration en lien avec le concept de pédagogie spécialisée (+79,9 postes EPT).

Du côté des revenus, les principales variations proviennent d’une évolution favorable de certaines recettes fiscales ainsi que de la part cantonale à l’impôt fédéral direct des personnes morales. Le solde est positif à hauteur de 6,5 millions de francs pour la péréquation financière fédérale.

La politique d'investissements profite d'efforts «soutenus», estime le Conseil d'Etat, notamment pour l’environnement. Les investissements bruts atteignent 187,9 millions de francs, avec un degré d'autofinancement de 59,6% et un prélèvement sur la fortune de 61,5 millions.

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