Grand Conseil – FR Budget fribourgeois 2020 sous toit

ATS

20.11.2019 - 09:41

Le Grand Conseil fribourgeois a mis sous toit mercredi le budget 2020 qui affiche un petit bénéfice. Au centre d'un conflit, le Service de l'enfance et de la jeunesse a obtenu une rallonge, alors que les impôts devraient baisser dès 2021 pour les personnes physiques.

Le décret sur le budget, et son bénéfice de 363'710 francs, a été accepté par 85 voix, sans opposition et deux abstentions. Lors de l'entrée en matière, acquise à l'unanimité mardi, le débat a vu s'affronter une droite exigeant une maîtrise des charges et une gauche soucieuse de garantir les prestations, mais prête toutefois à diminuer les impôts pour la classe moyenne.

En défendant son budget, Georges Godel, chef de la Direction des finances, a annoncé que le canton prévoyait de réduire la pression fiscale sur les personnes physiques dès 2021. La mesure portera sur une baisse d'impôts de quelque 31 millions de francs annuellement, la décision ayant été arrêtée lundi par le gouvernement.

En ce qui concerne 2020, «le budget démontre que la réforme fiscale des entreprises (ndlr: acceptée en votation populaire le 30 juin) est assumée et que les prestations sont assurées», s'est réjoui le grand argentier. Au-delà, la planification financière pousse à la prudence au vu du contexte économique, a-t-il dit.

«Malgré la prudence en matière d'investissements, nous maintenons les efforts pour le développement du canton, en particulier pour la numérisation de l'administration», a précisé le magistrat PDC. Ce dernier a encore salué la hausse des rentrées fiscales, tout comme celle de la part à la péréquation fédérale.

Service de l'enfance

Lors de l'examen de détail, la discussion a été nourrie sur l'enveloppe financière dévolue au Service de l'enfance et de la jeunesse (SEJ), au centre d'un conflit social depuis plusieurs mois. D'ailleurs, ses quelque 80 employés ont manifesté mardi devant l'Hôtel cantonal pour dénoncer le manque d'effectifs en leur sein.

Les députés PS Chantal Pythoud-Gaillard et UDC Nicolas Kolly ont déposé chacun un amendement pour répondre en partie aux doléances du SEJ, soutenues par le Syndicat des services publics (SSP). La première a demandé une rallonge de 600'000 francs pour créer cinq postes, montant à prendre sur le budget du Service de l'informatique et des télécommunications (SITel).

Pour sa part, Nicolas Kolly a proposé d'allouer 480'000 francs pour quatre postes, venant pour moitié du SITel et pour moitié du Service des forêts et de la nature, suscitant au passage la désapprobation affirmée du conseiller d'Etat Didier Castella. L'amendement de Chantal Pythoud-Gaillard l'a emporté au final, satisfaisant cinq des quatorze postes sollicités par le SEJ.

Pour sa part, le gouvernement, par la voix de sa ministre de la santé Anne-Claude Demierre, a recommandé le rejet des deux amendements. Il a rappelé que deux postes avaient été créés récemment, auxquels s'ajoute 0,8 poste venant du Service dentaire scolaire, sans compter un poste supplémentaire en discussion.

Petit bénéfice

Dans le détail, le budget 2020 apparaît à l'équilibre pour la quinzième année consécutive, conformément à la Constitution cantonale. Il comprend des charges en augmentation de 3,8% (2019: +2,2%), à 3,72 milliards de francs, de la même ampleur que la progression des revenus.

Les charges de personnel affichent une avancée de 2,6% en comparaison annuelle à 1,34 milliard de francs. L'augmentation s'explique d'abord par la création nette de 65,8 nouveaux postes en équivalents plein temps (EPT).

Il y a aussi les revalorisations et le renchérissement ainsi que l'effet de la cantonalisation des services d'intégration en lien avec le concept de pédagogie spécialisée (+79,9 postes EPT).

Du côté des revenus, les principales variations proviennent d'une évolution favorable de certaines recettes fiscales ainsi que de la part cantonale à l'impôt fédéral direct des personnes morales. Le solde est positif à hauteur de 6,5 millions de francs pour la péréquation financière fédérale.

La politique d'investissements profite d'efforts «soutenus», estime le Conseil d'Etat, notamment pour l'environnement. Les investissements bruts atteignent 187,9 millions de francs, avec un degré d'autofinancement de 59,6% et un prélèvement sur la fortune de 61,5 millions.

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ATS