Tour d’horizonCe qu’il faut savoir sur les autotests
de Julia Käser et Gil Bieler
1.4.2021
Dès ce mercredi 7 avril, les pharmacies proposeront gratuitement des autotests de dépistage du coronavirus à emporter chez soi. Néanmoins, il est essentiel d’éviter la ruée vers les officines dès le premier jour, au risque de voir le système s’effondrer. Voici un tour d’horizon des principaux points.
de Julia Käser et Gil Bieler
01.04.2021, 14:37
09.04.2021, 15:41
Julia Käser et Gil Bieler
Quand et comment pourrai-je obtenir des autotests?
A partir du mercredi 7 avril, des autotests seront disponibles dans les pharmacies suisses. Ces tests ont pour grand avantage de pouvoir être effectués à domicile sans nécessiter de personnel spécialisé. Chacun aura droit à cinq autotests gratuits par mois.
Pourquoi les tests n’arriveront-ils qu’après Pâques?
Malheureusement, il n’a pas été possible de proposer les auto-tests avant Pâques. C’est ce que Martine Ruggli, présidente de pharmaSuisse, association faîtière des pharmaciens suisses, a déclaré mardi aux médias. La raison: les fabricants et les grossistes n’auraient pas pu approvisionner toutes les pharmacies en si peu de temps.
Les pharmacies seront-elles prêtes après Pâques?
Lors de la conférence de presse, Martine Ruggli a souligné qu’il était essentiel d’éviter que tout le monde se rue vers les pharmacies dès le 7 avril – le premier jour de distribution. En effet, il serait tout simplement impossible pour l’ensemble des pharmacies du pays de servir un million de clients d’un coup, a-t-elle expliqué. Toujours est-il que «les pharmaciens travaillent d’arrache-pied», a-t-elle assuré.
Où se situe donc le problème?
Le défi tient au fait que les autotests doivent être remballés à la main dans des sachets de cinq tests par personne. «C’est un défi logistique gigantesque. Nous devons actuellement recruter pour cette mission, alors nous demandons un peu de patience», a souligné Martine Ruggli. A raison de cinq autotests par personne, il faut compter environ 40 millions de tests pour l’ensemble de la population, a-t-elle calculé. Pour les pharmacies, il s’agit d’un «énorme défi», a-t-elle poursuivi.
Comment pourra-t-on s’assurer que personne ne recevra plus de cinq tests?
Tout d’abord, les clients seront informés directement à la pharmacie qu’ils n’ont droit qu’à cinq tests gratuits, a expliqué Martine Ruggli. Ensuite, la carte d’assurance maladie permettra aux pharmacies de savoir si une personne a déjà retiré sa ration mensuelle d’autotests gratuits. Ce système est en cours de préparation. Si, pour une raison quelconque, le système ne fonctionne pas avec toutes les caisses d’assurance maladie, le principe de la confiance prévaudra, a-t-elle précisé. «Nous espérons que la population fera preuve de solidarité.»
Et comment fonctionnent les autotests?
La présidente de pharmaSuisse Martine Ruggli en a fait la démonstration mardi. Comme pour le test PCR, un écouvillon doit être inséré dans le nez, quatre fois par narine au total. L’écouvillon est ensuite placé dans un tube contenant une solution, qui est ensuite versée dans une petite boîte. Si une seule ligne apparaît, le test est négatif. S’il y a deux lignes, le test est positif et un test PCR doit être effectué pour vérifier le résultat.
En quoi cela diffère-t-il des tests rapides?
Selon pharmaSuisse, à l’échelle nationale, 320 pharmacies proposent déjà des tests rapides de dépistage du coronavirus. La demande est considérable, en particulier à l’approche des vacances de Pâques, a déclaré Martine Ruggli mardi. Contrairement aux autotests, les tests rapides doivent être effectués par un personnel spécialisé – le résultat est disponible dans un intervalle de 20 minutes. Dans le cas de l’autotest, que l’on réalise seul, l’échantillon est prélevé dans la partie antérieure du nez. Ainsi, l’écouvillon s’insère moins profondément dans le nez.
Quel est le degré de fiabilité des autotests?
Les tests rapides et les autotests fournissent des résultats moins fiables que les tests PCR établis. Un fait que Martine Ruggli a également confirmé: les autotests ne sont pas aussi sensibles que les autres tests, a-t-elle précisé. Néanmoins, ils constituent un outil important pour identifier les patients présentant une charge virale élevée. Un résultat négatif n’exclut pas totalement la possibilité d’être malade – et les mesures de lutte contre le coronavirus doivent quand même être respectées. Par ailleurs, si l’autotest se révèle positif, un test PCR supplémentaire est dans tous les cas effectué.
Puis-je également utiliser des autotests achetés à l’étranger?
Selon Patrick Mathys de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), il ne peut être garanti que les autotests achetés à l’étranger ou sur Internet répondent aux mêmes normes que les tests distribués par les pharmacies. D’après Martine Ruggli, le degré de fiabilité de ces tests est inconnu. Néanmoins, les autotests déjà achetés sur Internet ne sont pas pour autant bons à jeter – selon Martine Ruggli, tout test qui indique quelque chose vaut mieux que rien, d’autant plus qu’un résultat négatif ne dispense pas du respect des mesures.
Les autotests conviennent-ils également aux tests de dépistage collectifs?
Afin de prévenir l’apparition de foyers dans les écoles ou les crèches, les autotests devraient être de plus en plus utilisés dans ces établissements en Allemagne. En Suisse, ce sont des tests PCR qui sont employés à l’heure actuelle, comme l’a indiqué mardi Rudolf Hauri, président de l’Association des médecins cantonaux. Les tests salivaires constituent une autre possibilité en matière de tests collectifs dans les écoles – cependant, ceux-ci ne sont pas approuvés en Suisse pour le moment.