Chasse Les balles en plomb sont désormais interdites en Valais

vs, ats

24.6.2021 - 16:56

Le Valais interdit l'utilisation de balles en plomb pour la chasse. Les chasseurs ont cinq ans pour renouveler leur équipement en conséquence, a annoncé jeudi le canton.

Keystone-SDA, vs, ats

Les chasseurs valaisans ne pourront plus utiliser de balles en plomb d'ici 2025.
Les chasseurs valaisans ne pourront plus utiliser de balles en plomb d'ici 2025.
ATS

Les balles en plomb laissent des fragments de métal dans les viscères des animaux tirés par les chasseurs. Un cocktail nocif pour les oiseaux de proie comme les aigles royaux qui ingèrent la chair et les fragments. Ils peuvent ensuite souffrir de saturnisme, soit d'intoxication au plomb, a expliqué jeudi à Keystone-ATS Nicolas Bourquin, chef du service valaisan de la chasse, de la pêche et de la faune ( SCPF).

Grâce aux progrès techniques, les chasseurs peuvent aujourd'hui utiliser d'autres types de balles aussi précises et puissantes que les balles en plomb. «Le Valais est le deuxième canton après les Grisons à interdire cette munition encore utilisée sur le plan suisse», relève Nicolas Bourquin.

Cette décision évitera aussi que des fragments de plomb se retrouvent dans l'assiette des consommateurs de chasse. «Ce qui est extrêmement rare puisque les bouchers et ceux qui savent préparer la chasse prennent soin d'ôter les parties de l'animal qui se trouvent autour du canal de tir», tient à rappeler le chef du SCPF.

Les chasseurs auront jusqu'en 2025 pour s'adapter à cette nouvelle donne. Les balles en plomb seront toutefois bannies de l'arsenal des gardes-faune dès le 1er janvier 2022 déjà.

Quant à la grenaille de plomb, déjà interdite par le droit fédéral pour la chasse aux oiseaux d'eau, elle restera possible pour la chasse aux brocards par exemple. «Il n'y a pour l'heure pas d'alternative suffisamment efficace pour interdire cette munition», précise Nicolas Bourquin.

Décision du tribunal fédéral

L'interdiction des balles en plomb n'est pas le seul changement issu de la révision de l'arrêté et du règlement d'exécution concernant la pratique de la chasse approuvée par le Conseil d'Etat valaisan. Un autre concerne les districts francs fédéraux (DFF) et les réserves d'oiseaux d'eau et de migrateurs d'importance internationale et nationale (OROEM).

La régulation des espèces chassables dans ces zones ne sera plus possible via la chasse ordinaire mais seulement dans le cadre de tirs de régulation. En opérant ce changement, le Valais se conforme à une décision du tribunal fédéral qui, dans un arrêté de novembre 2020, avait donné raison à Pro Natura qui avait recouru contre l'ouverture d'une partie de la zone à la chasse aux cerfs rouges en 2018 dans la forêt d'Aletsch.

Le Conseil d'Etat voulait réduire le nombre de ces ongulés qui menaçaient le rajeunissement de la forêt en broutant les jeunes pousses. Pro Natura avait d'abord fait recours devant le tribunal cantonal du Valais, en vain. Le TF a conclu que chasser dans la forêt d'Aletsch est interdit en vertu des dispositions légales et que seul l'abattage de certains animaux dans des conditions précisément définies est autorisé.

De quinquennal a annuel

Le Conseil d'Etat valaisan a aussi révisé la périodicité de l'arrêté sur l'exercice de la chasse: de quinquennal, il devient annuel. Le but: faciliter la lisibilité et la compréhension des divers documents.

Les chasseurs n'auront en effet plus à jongler avec un arrêté et quatre avenants stipulant chaque année de nouvelles modifications: à partir de la saison 2021-2022, ils recevront annuellement un document unique regroupant toutes les dispositions légales déterminant les conditions pratiques pour la saison à venir, indique l'Etat du Valais dans un communiqué.

L'ensemble de ces révisions ont été menées en collaboration avec la commission consultative de la chasse, qui regroupe notamment des représentants du milieu de la chasse et de la protection de l’environnement, précise le canton. La Loi cantonale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LcChP) demeure pour sa part inchangée, précise le canton.