Climat Climat: environ 3500 personnes à Lausanne

ATS

27.9.2019 - 20:00

Les militants pour le climat ont donné du fil à retordre à la police vendredi à Lausanne. Plusieurs centaines d'entre eux ont tenté de bloquer le giratoire de la Maladière, forçant un barrage avant d'être finalement stoppés et évacués.

Cette nouvelle journée de grève du climat a démarré à 10h00 sur la place de la gare, où environ 3500 personnes se sont rassemblées, selon une estimation de la police lausannoise. La mobilisation a été bien moins importante que lors des grèves du début d'année, qui avaient réuni jusqu'à 10'000 manifestants dans la capitale vaudoise.

L'action de vendredi a toutefois été marquée par le ralliement du mouvement vaudois pour la grève du climat avec Extinction Rebellion, le collectif prônant la désobéissance civile. Une partie des manifestants a ainsi tenté de bloquer le giratoire de la Maladière, un point névralgique à l'entrée de la ville.

Renforts

La police s'est retrouvée face à environ 250 militants. Déterminés, ceux-ci ont réussi à forcer un premier barrage avant d'être stoppés sur l'avenue de Rhodanie à une centaine de mètres du giratoire.

Le face-à-face a duré environ deux heures avant que la police ne procède à l'évacuation du site. Les plus récalcitrants ont dû être emmenés sur des brouettes. D'autres militants ont pris la fuite en direction de la gare, où ils ont fini par se disperser en fin d'après-midi.

Au total, 48 personnes ont été évacuées et acheminées à l’Hôtel de police, a précisé la police lausannoise en soirée. Ils seront dénoncés au Ministère public pour diverses infractions au règlement général de police, à la loi sur la circulation routière et au code pénal. Vingt d’entre eux avaient déjà été dénoncés lors de la manifestation de la semaine dernière sur le Pont Bessières.

Septante-cinq autres personnes ont été identifiées et dispersées en différents endroits de la ville car elles tentaient de mettre sur pied de nouveaux rassemblements, notamment aux abords de la gare de Lausanne.

Du côté des forces de l'ordre, des renforts ont dû être appelés. La police Est-Lausannois et la gendarmerie ont ainsi apporté leur soutien à la police municipale. L’événement a occasionné des perturbations du trafic au sud de la ville. La situation est revenue à la normale aux alentours de 17h00.

La semaine dernière déjà, Extinction Rebellion avait mis la police à contribution en occupant le pont Bessières de 12h00 à 20h00. Le collectif avait annoncé vouloir bloquer trois ponts vendredi, avant de revoir ses plans et de se rabattre sur le giratoire de la Maladière.

Nouvelle approche

Pour la première fois, Extinction Rebellion a été soutenu vendredi dans son action par le mouvement vaudois pour la grève du climat. Celui-ci a en effet indiqué vouloir se mettre, lui aussi, à la désobéissance civile. Une nouvelle approche qu'il justifie par l'échec des discussions avec le gouvernement vaudois.

«Les grévistes vaudois du climat ont décidé d'interrompre leur collaboration active avec le Conseil d'Etat», a écrit vendredi le mouvement dans un communiqué. Dénonçant «l'inertie» du monde politique, il affirme «qu'un changement de système paraît de plus en plus inévitable.»

Pour les mois à venir, les grévistes du climat vaudois annoncent une multiplication des actions «des plus institutionnelles et habituelles aux plus radicales et insolites.» Ils ajoutent vouloir suivre la voie de la désobéissance civile non violente, et disent déjà préparer la «grève générale économique», programmée en Suisse et à l'international le 15 mai prochain.

Cinq rencontres

Les grévistes du climat ont été reçus à cinq reprises par le gouvernement vaudois. A l'issue de leur ultime rencontre, début septembre, les militants avaient déjà fait part de leur mécontentement, jugeant «inconsistante» la vision des autorités en matière de réchauffement climatique.

Remontée contre l'accusation d'inaction, la présidente du gouvernement vaudois, Nuria Gorrite, avait alors rétorqué que l'Etat consacrait déjà «beaucoup d'argent» à la défense de l'environnement. «L'état d'urgence n'abolit pas le processus démocratique et le respect des institutions que sont le gouvernement et le parlement. Nous prenons acte à regret que les grévistes ne croient pas à ce processus», avait-elle commenté.

Retour à la page d'accueil

ATS