Pandémie Session extraordinaire: les partis ont exprimé leurs priorités pour l'après-crise

ATS

4.5.2020 - 17:01

La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga s'est réjouie que le Parlement reprenne ses droits.
La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga s'est réjouie que le Parlement reprenne ses droits.
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

Le Parlement a entamé lundi matin sa session extraordinaire de quatre jours consacrée au Covid-19. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga s'est réjouie que le législatif reprenne la main. Les partis ont exprimé leurs priorités pour l'après-crise.

A crise exceptionnelle, situation exceptionnelle: c'est par ces mots que la présidente du Conseil national, Isabelle Moret, a ouvert lundi matin la session. Le Parlement est réuni jusqu'à jeudi dans les halles de Bernexpo pour avaliser voire adapter les décisions prises par le Conseil fédéral. Il peut même les annuler.

Le président du Conseil des Etats, Hans Stöckli, a cependant appelé à la mesure. Dans l'urgence, les sénateurs devraient faire preuve de prudence. Au total, les aides d'urgence décidées par le gouvernement portent sur 58 milliards de francs.

Ce retour du Parlement doit «permettre de dessiner plus précisément les contours de la Suisse de demain, une Suisse qui se relance, progressivement mais sûrement, en s’adaptant aux défis économiques et sanitaires», a encore déclaré la Vaudoise.

Les présidents des Chambres ont profité de l'occasion pour remercier toutes les personnes, des agriculteurs aux caissiers sans oublier le personnel soignant, et les institutions qui fournissent un effort extraordinaire en ces temps de crise. Ils ont aussi rendu hommage à ceux qui ont perdu un proche.

Louanges et critiques

Aujourd'hui, c'est au Parlement de reprendre son travail. Que ce soit les présidents des Chambres ou les groupes parlementaires, la plupart ont salué l'action rapide et efficace du gouvernement. Mais chaque parti a affirmé ses priorités et adressé ses critiques.

L'UDC a en particulier lancé plusieurs pointes au Conseil fédéral. «Il y a eu des problèmes, il manquait du matériel sanitaire», a pointé le sénateur Hannes Germann (SH). Le président du parti Albert Rösti (BE) a quant à lui exigé que le droit d'urgence soit abrogé au plus vite.

La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, a assuré que le gouvernement était déjà en train de plancher sur la question de mettre fin à l'état de situation extraordinaire. Il va bien entendu analyser les conséquences de la crise.

Redémarrage plus humaniste

A droite, le PLR et le PVL ont plutôt mis en avant la nécessité de relancer au plus vite l'économie. Le déconfinement doit être aussi rapide que possible afin que la société ne sorte pas morte d'avoir survécu au virus, a lancé Olivier Feller (PLR/VD).

Les acquis libéraux et l'environnement ne doivent pas faire les frais de la crise du coronavirus, a plaidé de son côté Tiana Angelina Moser (PVL/ZH). Le conseiller aux Etats Stefan Engler (PDC/GR) s'est lui interrogé sur la possibilité d'atteindre les mêmes résultats avec des mesures moins strictes. «Les générations futures ne doivent pas payer nos dettes».

A gauche, Roger Nordmann (PS/VD) s'est inquiété d'une levée trop rapide des restrictions et des mesures de protection. Santé et économie ne sont pas contradictoires, a-t-il déclaré.

Les Verts veulent quant à eux que cette crise serve à accélérer le tournant vers une économie plus verte. Le camp rose-vert prône aussi un redémarrage plus humaniste, comprenant notamment des réformes du système de santé dont les métiers sont souvent mal rémunérés.

Proportionnalité respectée

Dans une déclaration en ouverture de la session, Simonetta Sommaruga a estimé important que le Parlement reprenne ses droits après avoir été réduit au rang de spectateur. Le Conseil fédéral a recouru au droit d'urgence pour parer à la crise. «Le Parlement doit maintenant retrouver ses responsabilités», a-t-elle déclaré.

«Le Conseil fédéral n'a pas pris ces décisions à la légère. Il s'en est tenu au principe de proportionnalité comme l'exige la Constitution fédérale», a-t-elle ajouté. «Mais il y a une chose à laquelle le virus ne saurait atteindre, notre démocratie».

La présidente de la Confédération a assuré que le gouvernement reprendrait autant que possible les demandes des commissions. Il lui soumettra un message au plus tard le 11 septembre visant à réviser les ordonnances d'urgence. L'ordonnance actuelle qui réglemente les mesures de lutte contre le virus depuis le mois de mars est valable jusqu'au 13 septembre.

L'épidémie entraîne des situations de détresse pour beaucoup. «Les retombées seront douloureuses», a-t-elle averti. «Maintenant, il s'agit de faire sortir la Suisse de la crise et la rendre plus résistante.»

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