Politique suisseCréation d'un intergroupe parlementaire LGBTQ+
hl, ats
12.6.2021 - 11:16
Gays, lesbiennes et autres LGBTQ+ ont désormais leur intergroupe parlementaire. Celui-ci a pour objectif de «coordonner nos interventions aux Chambres fédérales et réunir nos forces», a déclaré le conseiller national Damien Cottier dans une interview à l'édition romande de Blick.ch.
Keystone-SDA, hl, ats
12.06.2021, 11:16
ATS
«Jeudi matin, nous avons créé le premier groupe parlementaire LGBTQ+, dont je serai, avec ma collègue Lisa Mazzone (Verts/GE), l’un des coprésidents. Ce groupe sera ouvert à tous les parlementaires et comptera donc aussi des personnes ne faisant pas partie de la communauté LGBTQ+», a précisé l'élu neuchâtelois.
«Nous aimerions avoir des coprésidents de tous les partis», ajoute Damien Cottier. La création de ce nouvel intergroupe parlementaire sera rendue publique dans quelques jours, précise-t-il dans l'interview menée par Blick.ch à l'occasion du don du sang des parlementaires dont il s'est vu exclu.
Conditionner le don du sang d'un homosexuel à une abstinence, même au sein du couple, de 12 mois représente une des discriminations dont les homosexuels sont encore victimes et qui justifient la mise sur pied de cet intergroupe. Il s'agit pourtant là déjà d'un progrès obtenu par Transfusion CRS en 2017: avant, il n'y avait aucune exception à l'exclusion.
Mais ce n'est pas suffisant pour les mouvements LGBTQ+. A la suite d'une interpellation de M.Cottier, le Conseil fédéral a répondu en mars qu'il était favorable à ce qu’un «réexamen des critères ait aussi lieu en Suisse» pour que les homosexuels ne soient plus exclus.
C’est le comportement individuel et non la vie intime qui compte: un hétérosexuel qui n’est pas dans une relation de couple stable court certainement plus de risques qu’un homosexuel en couple, argumente Damien Cottier.
Actualité
L'intergroupe aura rapidement à s'engager en faveur d'au moins deux autres thèmes chers aux mouvements LGBTQ+. Ainsi le National doit traiter la semaine prochaine une motion visant à interdire les thérapies de conversion, ces thérapies pseudoscientifiques qui visent à «convertir» les jeunes homosexuels à l’hétérosexualité.
«Cette motion est en danger parce qu’elle a été déposée il y a deux ans déjà. Et si nous n’en discutons pas lors de cette session parlementaire, elle tombera. Il faudra donc peut-être la déposer à nouveau pour interdire cette pratique inacceptable, comme vient de le faire l’Allemagne», souligne le Neuchâtelois dans Blick.ch. Et en septembre, ce sera la votation populaire sur la loi sur mariage civil pour tous combattue par référendum.
150 intergroupes
Des intergroupes parlementaires existent sur toutes sortes de sujets. On en compte près de 150. La loi précise que les députés qui s’intéressent à un domaine précis peuvent former des intergroupes parlementaires. Ceux-ci ont droit, dans la mesure du possible, à des facilités d’ordre administratif et à des locaux pour leurs réunions, mais ils ne peuvent représenter l’Assemblée fédérale.
Les services du Parlement en tienne une liste dans un registre, mais chacun s'organise comme il veut. Si ses membres sont exclusivement des parlementaires, leur secrétariat est souvent tenu par des lobbyistes.