Retard à combler Création de 90 postes d'agents de police dans le canton de Fribourg

lp, ats

5.11.2021 - 09:29

Les députés fribourgeois ont voté vendredi un décret augmentant les effectifs de la police cantonale de 90 postes en équivalents plein temps (EPT) sur dix ans. Il s'agit de rattraper le retard en dotation pour affronter la multiplication des missions.

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La Police cantonale fribourgeoise pourra compter sur des effectifs supplémentaires, pas moins de 90 postes EPT sur dix ans (archives).
La Police cantonale fribourgeoise pourra compter sur des effectifs supplémentaires, pas moins de 90 postes EPT sur dix ans (archives).
ATS

Le décret a été accepté à l'unanimité des 95 voix exprimées. La commission ad hoc n'a pas voulu suivre le Conseil d'Etat qui proposait de «saucissonner» la hausse des effectifs, a indiqué son rapporteur, le député chrétien-social Claude Chassot. L'idée consistera ainsi à créer 90 postes EPT d'ici à 2031.

Claude Chassot a cité quatre domaines dans lesquels la police est confrontée à davantage de travail: les affaires de mineurs, les problèmes de moeurs et de maltraitance, la cybercriminalité et la délinquance routière. Les effectifs seront portés à 615 postes EPT jusqu'en 2026, contre 568,5 pour l'heure, hors personnel civil.

Retard à combler

La mesure coûtera 4 millions de francs par an et 1,8 million de charges uniques. Tous les groupes se sont ralliés à la version de la commission ad hoc, tout comme d'ailleurs le conseiller d'Etat Maurice Ropraz, en charge de la sécurité. L'exécutif proposait d'augmenter les effectifs à 598,5 postes EPT jusqu'en 2026.

En dotant ses forces de l'ordre, le canton pourra combler son retard en la matière, a souligné Claude Chassot. A Fribourg, on compte un policier pour 565 habitants, contre un pour 453 en moyenne suisse et un pour 315 dans l'Union européenne. Globalement, les cantons romands affichent des effectifs trop bas, a ajouté le député.

La fixation du nombre maximal d'agents par le Grand Conseil constitue une tradition remontant à 1852, a relevé Maurice Ropraz. «C'est d'ailleurs la seule entité de l'Etat à pratiquer de la sorte», selon le magistrat PLR qui s'apprête à se retirer du gouvernement après dix ans au sein de l'exécutif cantonal.

Recrutement accru

Dans son message, le Conseil d'Etat a encore cité comme défis du futur le traitement de l'extrémisme violent et de la radicalisation ainsi que de la prévention. La police cantonale fribourgeoise, comme partout en Suisse, a aussi dû s'atteler depuis mars 2020 à faire appliquer les mesures de restriction en lien avec la crise sanitaire.

L'année 2026 correspond à la fin de la prochaine législature. Les 90 postes EPT ressortent d'une analyse accomplie par la police cantonale, qui a identifié 14 défis au total. Entre 2017 et 2020, la brigade des mineurs a cumulé par exemple un nombre important d’heures supplémentaires, avec un pic de 1611 heures en 2019.

Maurice Ropraz a précisé que l’école de police, qui forme chaque année entre 25 et 30 agents, pourra absorber un nombre plus conséquent d’inscriptions. De plus, le ministre ne se montre guère soucieux pour le recrutement: «L’intérêt pour cette formation augmente depuis quelques années».