Grand Conseil – FR Crédit disputé pour AgriCo à St-Aubin (FR)

ATS

20.8.2020 - 11:14

Le conseiller d'Etat fribourgeois Olivier Curty a dû batailler ferme pour convaincre le Grand Conseil d'investir en faveur du site industriel AgriCo à St-Aubin (archives).
Le conseiller d'Etat fribourgeois Olivier Curty a dû batailler ferme pour convaincre le Grand Conseil d'investir en faveur du site industriel AgriCo à St-Aubin (archives).
Source: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Le Grand Conseil fribourgeois a vivement débattu mercredi du bien-fondé ou non d'un investissement de 21,8 millions de francs en faveur du site industriel AgriCo à St-Aubin. Le crédit a passé la rampe au final, avec la promesse de créer 150 emplois.

Le décret a été accepté par 72 voix contre 6 et 12 abstentions, après deux heures de débats. Présenté comme stratégique par le Conseil d'Etat, il a suscité des critiques quant à sa pertinence du point de vue du développement durable, de la préservation du patrimoine architectural et du gaspillage des deniers publics.

Le groupe Vert Centre Gauche a même demandé son renvoi, sans succès, malgré le soutien du PLR, en raison notamment du coût «exorbitant» de l'assainissement du toit d'un des bâtiments. Selon le député Cédric Péclard, il manque aussi une réflexion globale se fondant sur l'économie circulaire, en particulier pour l'énergie.

Suite logique

Le groupe PS a voté le décret, en dépit des réserves de la députée Julia Senti sur l'offre de transport. A droite, le PDC l'a soutenu largement. L'UDC, par la voix de Gabriel Kolly, s'est opposé, inquiète de la manière de dépenser l'argent public, voyant dans AgriCo un «Bluefactory bis», l'ex-site Cardinal à Fribourg.

Le campus AgriCo (pour Swiss Campus for Agri and Food Innovation), situé dans la plaine de la Broye, non loin du lac de Morat, est décrit comme unique en son genre par le gouvernement fribourgeois. Il offre une superficie de 1,25 million de mètres carrés, dont un cinquième pour l'industrie.

«Le crédit constitue une suite logique», a indiqué le député PDC André Schoenenenweid, rapporteur de la commission ad hoc. L'investissement présente une nécessité stratégique, renforcée dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, a renchéri le conseiller d'Etat Olivier Curty, en charge de l'économie.

Leader suisse

«Le canton de Fribourg veut se profiler comme le leader suisse de l'industrie agroalimentaire», a précisé le magistrat démocrate-chrétien. Le site, dédié à l'agriculture, la nutrition et la biomasse, vient compléter le campus Grangeneuve, appelé à gagner en attractivité, grâce au renforcement projeté d'Agroscope.

L'investissement voté finalement par les députés permettra d'assainir quatre bâtiments et d'en transformer un autre. Olivier Curty a reconnu le coût élevé, en relevant qu'il en allait de la protection du patrimoine immobilier. Au total, l'Etat de Fribourg prévoit d'injecter 95 millions de francs jusqu'en 2034.

Fribourg entend aussi favoriser les emplois sur son territoire, «avec la volonté de sortir de sa situation de canton de pendulaires», a dit André Schoenenweid. Le projet s'inscrit plus largement dans le cadre de la loi sur la politique foncière active (LPFA), votée en octobre par le Grand Conseil.

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