Pour relancer la cause climatique Crise climatique: les Verts aspirent à un conseil de citoyens

ats

21.8.2021 - 03:30

Un conseil de citoyens comme nouvelle institution démocratique: c'est l'un des axes du plan des Verts pour relancer la cause climatique après le non à la révision de la loi sur le CO2, annonce leur président Balthasar Glättli à La Liberté et ses journaux partenaires.

Le président des Verts Balthasar Glättli a détaillé "un plan en trois étapes" de son parti pour relancer la crise climatique après l'échec de la révision de la loi sur le CO2 (archives).
Le président des Verts Balthasar Glättli a détaillé "un plan en trois étapes" de son parti pour relancer la crise climatique après l'échec de la révision de la loi sur le CO2 (archives).
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Keystone-SDA, ats

«Nous voulons créer un conseil de citoyens, avec ou sans passeport suisse, tirés au sort», détaille le Zurichois dans cette interview parue samedi. «Une mini-Suisse qui engloberait toutes les couches de population en fonction de l'âge, du genre, de la formation, du lieu d'habitation, etc.», et qui pourrait être inscrite dans le système démocratique suisse, par exemple comme 3e chambre parlementaire.

Ce corps politique oserait «poser des questions plus audacieuses que la majorité parlementaire», poursuit-il. Il «permettrait une délibération libre de personnes qui n'ont pas peur de ne pas être réélues». Et le président des Verts de pointer la lenteur de la démocratie suisse et son incapacité à répondre aux questions fondamentales comme, justement, celles autour de la crise climatique.

Processus plus rapide

Balthasar Glättli rappelle l'existence d'essais au niveau local en Suisse, comme à Uster, dans le canton de Zurich. «Je propose que ce conseil des citoyennes et citoyens ait les mêmes compétences que les commissions parlementaires, qui peuvent agir très vite au besoin», ajoute-t-il.

Selon lui, le conseil devrait aussi avoir les mêmes pouvoirs qu'un comité d'initiative, mais seulement en cas de large majorité. «Si par exemple au moins deux tiers de ce conseil vote une proposition pour un changement de la Constitution, celle-ci serait soumise au vote du peuple et des cantons», suggère le Zurichois.

A noter que Balthasar Glättli a déposé, fin septembre 2020 déjà, une initiative parlementaire sur ce même sujet et intitulée «Conseil du climat. En réponse à la crise climatique, création dans notre démocratie d'une nouvelle institution dont les membres seront tirés au sort». Elle n'a pas encore été traitée dans l'hémicycle.

Deux autres étapes

Faire participer plus largement la population au processus de délibération politique n'est que la dernière étape du «plan en trois étapes» des Verts après l'échec de la révision de la loi sur le CO2, rejetée en juin par près de 51% des votants. La première est de «sauver ce qui n'était pas contesté dans cette loi», un travail qui incombe au Parlement après sa ratification de l'Accord de Paris.

«Je pense là notamment aux objectifs de réduction des émissions moyennes de la flotte des voitures importées», précise M. Glättli. La 2e étape est de «saisir l'occasion du traitement par le Parlement de l'initiative populaire pour les glaciers afin de construire un contre-projet ambitieux et pouvoir ainsi agir rapidement».

Craintes pour le PLR

Outre ce plan en trois axes, M. Glättli prône davantage d'investissements de la part des collectivités publiques pour accélérer la transformation énergétique. «Il faut aussi innover. En matière de transports par exemple, on peut imaginer des taxis publics ou le développement des systèmes de partage de voitures.»

Balthasar Glättli avoue par ailleurs sa crainte quant à la position du PLR sur la thématique du climat si le conseiller aux Etats argovien Thierry Burkart devait effectivement devenir le prochain président du parti. «Sa vision de la politique climatique, c'est le 'dolce farniente' en espérant que la technologie, grâce à la main invisible du marché, résolve tous les problèmes», regrette-t-il.

«Si c'est là l'orientation qu'il veut donner à son parti, cela ne facilitera pas la recherche de solutions au Parlement, mais cela aurait des conséquences électorales importantes pour le PLR et ne ferait qu'aggraver son déclin», souligne-t-il encore, ajoutant qu"on peut toutefois se transformer en tant que président".