Vendanges De belles promesses pour le millésime 2022

zd, ats

18.9.2022 - 12:08

Lancées plus rapidement que d'habitude après un été caniculaire, les vendanges battent leur plein en Suisse romande. Elles devraient aboutir sur un millésime 2022 de haut niveau.

Des bénévoles du village vaudois de St-Saphorin aident le Syndic Gérald Vallélian pour récolter le raisin communal lors des vendanges dans les vignes en terrasses du Lavaux au bord du lac Leman le samedi 17 septembre 2022. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)
Des bénévoles du village vaudois de St-Saphorin aident le Syndic Gérald Vallélian pour récolter le raisin communal lors des vendanges dans les vignes en terrasses du Lavaux au bord du lac Leman le samedi 17 septembre 2022. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)
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En Valais par exemple, les vendanges ont démarré avec environ deux semaines d'avance par rapport à une année normale. «Mais qu'est-ce qu'une année normale? Les aléas climatiques nous poussent à nous adapter en permanence», remarque Yvan Aymon, président de l'Interprofession de la vigne et du vin en Valais, interrogé par Keystone-ATS.

Le constat est le même à Genève. Avec des événements météorologiques de plus en plus marqués, «il est difficile de déterminer ce qu'est une année normale pour les vendanges», souligne l'oenologue cantonal Florian Favre.

En regardant le calendrier, «on se situe entre l'année caniculaire de 2003, où les vendanges ont été encore plus précoces, et l'année 2018», ajoute-t-il, rappelant que l'an dernier, à l'issue d'un été pluvieux, la récolte avait accusé cinq semaines de retard.

Outre des vendanges précoces, la chaleur de l'été promet «un millésime 2022 d'exception», affirme Joanna Rouiller, directrice de l'Association interprofessionnelle des vins du Vully. Globalement préservées des maladies et des intempéries, «les baies sont plus petites que d'habitude à cause du sec, mais cela permet une belle concentration en sucre», explique-t-elle.

Des vins solaires et puissants

Pour Florian Favre, le raisin donnera «des vins rouges puissants, riches en alcool, avec des arômes de fruits mûrs». Pour les blancs, le millésime sera plus difficile à travailler, estime l'oenologue genevois.

Dans le canton de Neuchâtel, «des vins solaires et concentrés» sont attendus pour les rouges, annonce Johannes Rösti, directeur de la station viticole neuchâteloise.

«Nous savons déjà que cela sera un magnifique millésime», confirme Gérald Vallélian, qui exploite le domaine des Faverges, sur les hauteurs de Saint-Saphorin (VD). Le défi consiste désormais à «garder la fraîcheur» du fruit en vue d'une vinification qui s'annonce «très intéressante», relève-t-il.

«Les oenologues ont entre leurs mains une vendange de grande qualité, la matière première pour réaliser des grands vins», corrobore Yvan Aymon. «Ils devront néanmoins être très attentifs à l'équilibre acidité – alcool», prévient-il.

Remplir les caves

Si les vignerons sont unanimes en matière de qualité, ils sont plus prudents sur les volumes qui seront récoltés. «La quantité est variable et incertaine. Elle dépendra de l'intensité des pluies à venir», souligne Mattéo Murphy, gérant de l'Association des vignerons broyards.

Pour Yvan Aymon également, il est «très difficile» d'évaluer le volume global de la vendange valaisanne, alors que «le gros de la récolte n'est pas encore rentré.» Il estime toutefois qu'elle devrait être, du point de vue quantitatif, «dans la moyenne décennale.»

Selon Johannes Rösti, la quantité sera «moyenne à élevée» dans les vignobles neuchâtelois, ce qu'il juge «réjouissant après deux années de disette.»

Un avis partagé par Gérald Vallélian: «La récolte devrait être relativement généreuse, ce qui va permettre de remplir la cave.» L'optimisme est aussi de mise dans le Vully avec Joanna Rouiller: «Avec les vendanges 2022, les vignerons vont pouvoir reconstituer leurs stocks et devraient également pouvoir réallouer des volumes à tous les clients.»

Météo favorable

Pour les jours à venir, la pluie constitue la principale menace, sachant qu'elle pourrait occasionner de la pourriture. Il faut également éviter de récolter un raisin trop chaud, «plus sensible à un départ en fermentation non contrôlée», souligne Yvan Aymon.

Cela explique pourquoi les vignerons travaillent plutôt dans la fraîcheur du matin, note-t-il. Et d'ajouter qu'il est aussi parfois nécessaire de refroidir le raisin dans des frigos avant l'égrappage et le pressurage.

Les cieux semblent toutefois, cette année, du côté des vignerons. «Un temps sec et frais est annoncé pour les prochains jours, des conditions idéales pour des vendanges», se réjouit Gérald Vallélian.