Soudan Des dirigeants arrêtés à leur domicile par des hommes armés

ATS

25.10.2021 - 06:41

Des hommes armés non identifiés ont arrêté plusieurs dirigeants soudanais à leur domicile tôt lundi, a indiqué une source gouvernementale, après des semaines de tension entre les autorités de transition civiles et militaires. L'Internet a été coupé à travers le pays.

25.10.2021 - 06:41

Le Soudan a vécu des semaines de tension entre les autorités de transition civiles et militaires (archives).
Le Soudan a vécu des semaines de tension entre les autorités de transition civiles et militaires (archives).
ATS

Des manifestants se sont rassemblés dans les rues de la capitale Khartoum pour protester contre les arrestations.

Le Soudan connaît une transition précaire entachée de divisions politiques et de luttes de pouvoir depuis l'éviction du président Omar el-Béchir en avril 2019. Depuis août 2019, le pays est dirigé par une administration composée de civils et de militaires chargée de superviser la transition vers un régime entièrement civil.

Le principal bloc civil, les forces pour la liberté et le changement (FFC), qui a mené les manifestations anti-Béchir en 2019, s'est scindé en deux factions opposées. «La crise actuelle est artificielle et prend la forme d'un coup d'Etat rampant», a déclaré Yasser Arman, leader du FFC, samedi à Khartoum.

Coup d'Etat manqué

«Nous renouvelons notre confiance dans le gouvernement, le premier ministre Abdallah Hamdok, et dans la réforme des institutions de transition, mais sans ordre ni imposition», a ajouté M. Arman.

Les tensions entre les deux parties existent depuis longtemps, mais les divisions se sont exacerbées après le coup d'Etat manqué du 21 septembre. La semaine dernière, des dizaines de milliers de Soudanais ont défilé dans plusieurs villes pour soutenir le transfert complet du pouvoir aux civils et pour contrer un sit-in rival de plusieurs jours devant le palais présidentiel dans la capitale Khartoum, qui exigeait un retour au «régime militaire».

M. Hamdok a précédemment décrit les divisions au sein du gouvernement de transition comme la «crise la plus grave et la plus dangereuse» à laquelle est confrontée la transition.

Samedi, le premier ministre a démenti les rumeurs selon lesquelles il avait accepté un remaniement ministériel, les qualifiant de «non exactes». Il a également «souligné qu'il ne monopolisait pas le droit de décider du sort des institutions de transition».

Samedi également, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, a rencontré conjointement M. Hamdok, le président de l'organe dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, ainsi que le commandant paramilitaire Mohamed Hamdan Daglo.

Selon des analystes, les récentes manifestations de masse témoignent d'un fort soutien à une démocratie dirigée par des civils, mais les manifestations de rue risquent d'avoir peu d'impact sur les puissantes factions qui font pression pour un retour au régime militaire.

ATS