LausanneMacron défend l'Europe et sa position sur le Proche-Orient
gsi, ats
16.11.2023 - 13:43
Emmanuel Macron et Alain Berset ont échangé jeudi en fin de matinée à Lausanne avec des étudiants de l'UNIL et de l'EPFL. Les présidents français et suisse y ont notamment parlé Europe, guerre au Proche-Orient et climat.»
gsi, ats
16.11.2023, 13:43
16.11.2023, 13:45
ATS
Quelque 1400 personnes, essentiellement des étudiants, avaient pris place dans l'auditoire de l'Amphimax. Elles ont paisiblement écouté les deux présidents pendant plus d'une heure, ponctuant la plupart de leurs interventions par des applaudissements.
Parmi les questions du public, Emmanuel Macron a notamment été interrogé sur sa position sur la guerre dans la bande de Gaza. Il a rappelé que la France «condamnait, avec la plus grande fermeté, l'attaque terroriste» du Hamas du 7 octobre et qu'Israël avait «le droit de se défendre».
Trêve immédiate
Toutefois, ce droit «ne justifie pas de bombarder des civils» dans la bande de Gaza, a-t-il souligné. Le droit de la guerre et humanitaire doit aussi être respecté. Et d'ajouter qu'il ne pouvait pas y avoir «de double standard» dans ce conflit.
Emmanuel Macron a appelé à «une trêve humanitaire immédiate» conduisant à un cessez-le-feu, ainsi qu'à «la reprise du dialogue politique» pour que le peuple palestinien puisse avoir à terme un Etat.
De son côté, Alain Berset a estimé qu'il fallait mettre fin à «l'escalade» qui pousse ce conflit «dans l'horreur». Il a rappelé l'attache de la Suisse, au vu notamment de sa tradition humanitaire, à la protection des civils.
Une Europe plus unie et indépendante
Avant le Proche-Orient, Emmanuel Macron s'est principalement exprimé sur l'Europe, qui était d'ailleurs le thème de cette rencontre à l'UNIL. Le président français a estimé que les «fondements de l'Europe n'avaient jamais été aussi bousculés». Toutefois, «face à tous les risques d'écartèlement et de retour aux nationalismes, l'Europe reste la meilleure réponse», a-t-il assuré.
Pour y parvenir, l'Europe a besoin «d'unité» au sein de l'Union européenne, mais aussi avec les «trous» qui la composent, comme le Royaume Uni, la Suisse, la Norvège ou les pays des Balkans. Il compte pour cela sur la création de la Communauté politique européenne, née sous son impulsion.
Selon Emmanuel Macron, l'Europe doit également retrouver sa «souveraineté» face aux autres grandes puissances, Etats-Unis et Chine en tête. Il a rappelé que l'Europe avait «redécouvert le coût des dépendances» ces dernières années, prenant l'exemple des masques chinois pendant la pandémie de Covid-19 et le gaz russe avec la guerre en Ukraine.
Pour gagner en souveraineté, l'Europe doit «investir massivement» dans différents secteurs, a continué le président français, citant en exemple les technologies liées à la transition écologique ou à l'intelligence artificielle.
Sortir du charbon
Emmanuel Macron a également insisté pour que l'Europe retrouve «une vitalité démocratique», menacée entre autres par les fausses informations et propagandes diffusées par les réseaux sociaux.
Sur le climat, Emmanuel Macron a appelé, là aussi, à «d'importants investissements». Il a pressé «les grandes économies riches» à respecter les accords de Paris. Selon lui, «la clef» consistera aussi à sortir rapidement les pays émergents du charbon. «C'est le coeur de la bataille», a-t-il dit.