MexiqueEtudiants disparus: l'Etat est responsable, selon des experts
ATS
26.7.2023 - 00:17
L'Etat mexicain est responsable de la dissimulation d'informations dans l'affaire des 43 étudiants disparus au Mexique en septembre 2014, ont conclu mardi des enquêteurs étrangers indépendants. Ils jugent «impossible» la poursuite de leur expertise commencée en 2015.
26.07.2023, 00:17
26.07.2023, 07:33
ATS
Cette dissimulation d'informations «a constitué une responsabilité de l'Etat dans la disparition des jeunes», a déclaré l'un des experts, l'Espagnol Carlos Beristain, présentant le sixième et dernier rapport des experts. Il dénonce «l'insistance à nier des choses qui sont évidentes» de la part de l'Etat.
L'affaire des «43 d'Ayotzinapa», qui a exceptionnellement mobilisé l'attention des médias locaux et étrangers, est la face immergée de la «tragédie humaine» – dixit l'ONU – des disparus au Mexique (plus de 100'000). Issus de milieux modestes, les 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa ont disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 à Iguala dans l'État du Guerrero (sud).
Armée mexicaine pointée
Selon le gouvernement précédent (2012-2018), ils ont été arrêtés par la police locale, de mèche avec des criminels qui ont tué les étudiants et fait disparaître les corps. Cette version officielle a été remise en cause par les experts du groupe interdisciplinaire des experts indépendants (GIEI), qui a commencé ses enquêtes en 2015 après un accord entre le Mexique et la commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).
Dans son dernier rapport publié mardi, le GIEI a de nouveau souligné la responsabilité de l'armée mexicaine, qui a «permis» et «couvert» les faits. «On ment toujours sur l'absence d'informations au sein de la Sedena [le ministère de la défense, ndlr], sur ce qui s'est passé», selon M. Beristain, médecin et psychologue de formation.
L'avocate colombienne Angela Buitrago a affirmé de son côté qu'il existe des preuves de la présence de policiers et de militaires à l'intérieur du palais de justice d'Iguala la nuit de la disparition des étudiants.
Il y a un an, un rapport d'une commission installée par l'actuel gouvernement avait reconnu la responsabilité de militaires ou de fonctionnaires dans l'enlèvement et la mort des étudiants. Seuls les restes de trois victimes ont été localisés et identifiés.