La souche mutante du type britannique a été détectée dans 28 échantillons, dans sept cantons, a indiqué Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle de l’infection et programme de vaccination à l'OFSP, mardi lors d'un point de presse. Cela pose un défi supplémentaire.
«Ce nouveau variant pourrait se propager de manière exponentielle et être une nouvelle pandémie dans la pandémie», a-t-elle prévenu. Et d'insister sur le respect des mesures pour éviter la hausse des infections.La Suisse a reçu jusqu'ici quelque 233'000 doses de vaccins contre le coronavirus. Ce chiffre devrait passer à au moins 1,5 million d'ici février, et Berne continue les discussions avec les entreprises pharmaceutiques pour s'assurer davantage de livraisons.
La nouvelle variante a été repérée notamment dans les cantons de Vaud, Genève, Valais, Berne, Zurich et Saint-Gall, a-t-elle précisé. Les personnes concernées avaient voyagé en Grande-Bretagne ou été en contact avec des personnes y ayant voyagé.
Mais certains cas ne concernent aucune des deux situations, a-t-elle averti. «Ce variant est une raison de plus pour augmenter les efforts pour diminuer le nombre de cas.»
Mme Masserey demande aux personnes ayant voyagé en Grande-Bretagne d'annoncer leur séjour s'ils se font tester, pour qu'un test PCR soit effectué et ensuite un séquençage. Elle a encore indiqué que les cantons sont très actifs dans les enquêtes d'entourage des personnes ayant été en Grande-Bretagne ou en Afrique du Sud. Une autre voie est de faire des séquençages aléatoires dans des échantillons positifs, a-t-elle poursuivi.
Vaccination
La baisse du nombre de cas est aussi un avantage pour la vaccination, a ajouté Virginie Masserey. Les premières vaccinations dans les cantons ont permis d'acquérir de l'expérience et d'en faire bénéficier les personnes vulnérables, s'est-elle félicité. Les retours sont positifs.
Le vaccin permet de protéger la population ainsi que les capacités hospitalières et aussi de réduire les conséquences de la pandémie de manière générale, a rappelé la responsable. La mise en oeuvre de la vaccination est cantonale mais le déploiement est national.
L'OFSP a mis en place un outil informatique, déjà utilisé dans certains cantons comme à Genève où 10'000 personnes sont déjà enregistrées. La plateforme sert entre autres à donner des rendez-vous et à documenter les vaccinations. Ceux qui le souhaitent peuvent avoir leurs données dans un dossier de vaccination électronique, ce qui permet notamment d'imprimer une attestation officielle de vaccination, a précisé Mme Masserey.
Elle a encore indiqué que le monitoring du nombre de doses administrées dans les cantons pourra être fait grâce à cet outil. Ce monitoring est prévu de manière hebdomadaire, le premier est planifié pour le début de la semaine prochaine. Elle espère que la vaccination pourra être déployée à mesure que le nombre de doses augmente et que la situation s'améliorera donc ces prochains mois.
Face à la question de savoir si le vaccin est sûr et efficace, Virginie Masserey a rappelé qu'aucun effet secondaire grave n'a été constaté dans les trois mois après la vaccination auprès de dizaines de milliers de personnes vaccinées durant la phase 3 des essais cliniques. Aucun signal ou inquiétude n'a été observé non plus alors que plusieurs millions de doses ont déjà été administrées dans le monde depuis les premières autorisations.
Il faut patienter
Il s'agit cependant de faire preuve de patience, a souligné Nora Kronig, la responsable de la division internationale de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
L'objectif reste que toutes les personnes qui souhaitent se faire vacciner puissent l'être d'ici l'été. Les autorités avaient cependant compté sur la rareté du vaccin durant le 1er trimestre. Raison pour laquelle elles ont mis en place des plans de vaccination débutant avec les personnes âgées et à risque.
La Suisse a commandé jusqu'ici au total trois millions de doses de vaccins Pfizer/BioNTech, autorisé juste avant Noël par Swissmedic, et réservé au total 7,5 millions de doses du vaccin Moderna. 5,4 millions de doses sont par ailleurs assurées par AstraZeneca.
En janvier, Berne compte recevoir un demi-million de doses de vaccin. Un million de doses supplémentaires sont attendues en février, en comptant les livraisons du vaccin Moderna (qui n'a pas encore été approuvé par les autorités de surveillance). Berne continue toutefois les discussions avec les fabricants pour se faire livrer les vaccins le plus rapidement possible, a souligné Mme Kronig.
Rudolf Hauri, président de l'association des médecins cantonaux, a pour sa part souligné la difficulté logistique de l'opération de vaccination. Interrogé sur un éventuel engagement de l'armée, comme l'ont demandé certains cantons romands, il a relevé que cette question ne se posait pour l'instant pas, vu les faibles volumes de vaccins à disposition pour l'instant.
Stagnation à un haut niveau
La situation épidémiologique se situe en Suisse toujours à un haut niveau, selon Mme Masserey. Le nombre de tests a augmenté avant les fêtes mais diminué durant celles-ci. Le taux de positivité tend à réaugmenter.
Suisse: 4020 cas en 24 heures
La Suisse compte mardi 4020 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). 98 décès supplémentaires sont à déplorer et 208 malades ont été hospitalisés.
Durant les dernières 24 heures, les résultats de 24'906 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 16,14%. Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 45'041. Sur les deux dernières semaines, le pays compte ainsi 521,02 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 0,89.
Le rapport de la task force fédérale
L'épidémie de Covid-19 montre une tendance stable, voire légèrement en baisse dans toute la Suisse, selon le dernier rapport de situation de la task force scientifique fédérale. Le taux de reproduction effectif R reste cependant supérieur à l'objectif de la valeur 0,8 du Conseil fédéral.
Avec les mesures prises le 18 décembre, le Conseil fédéral a voulu faire en sorte que la valeur R descende en dessous de 0,8. Cette valeur permettrait de réduire de moitié le nombre de cas en Suisse toutes les deux semaines.
Selon le dernier rapport de situation de la task force Covid-19, la valeur R est de 0,89 sur la base du nombre de cas confirmés au 25 décembre 2020 – bien au-dessus de l'objectif fixé par le Conseil fédéral. La valeur R sur la base des hospitalisations (au 20.12.2020) est de 0,88 et celle sur la base des décès (au 14.12.2020) de 0,8.
Ces valeurs doivent être interprétées avec prudence en raison de la haute positivité des tests et de leur nombre variable, spécialement pendant les vacances. Il y a également des retards dans les déclarations.
Effets des décisions du Conseil fédéral
Selon la task force, l’introduction de mesures uniformes à l’échelle nationale a réduit les différences de l’évolution de l’épidémie dans les différentes régions. Depuis plusieurs semaines, les experts constatent une tendance relativement stable de l'épidémie en Suisse.
Concernant la situation épidémiologique en janvier, le groupe de travail relève deux facteurs qui pourraient jouer un rôle dans son évolution. Premièrement, le nombre de cas pourrait augmenter si les sports d'hiver et la saison des fêtes ont entraîné une augmentation des infections.
Deuxièmement, le groupe de travail signale la variante britannique du virus, qui a déjà été détectée en Suisse. Il existe donc un risque que le nombre de cas augmente dans les prochaines semaines et que le système de santé subisse une charge encore plus importante.
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