Alarme générale Les sirènes répètent, mais donnent rarement des concerts 

Valérie Passello/ATS

2.2.2021

Le traditionnel test des sirènes de l'alarme générale est prévu demain mercredi 3 février dès 13h30 dans toute la Suisse. Le but est de vérifier si le dispositif est fonctionnel en cas d'alerte sur le territoire. Mais heureusement, depuis sa mise en place à l'orée de la seconde guerre mondiale, le système n'a que très peu servi. 

Depuis le début des années 1980, des sirènes électroniques sont utilisées pour donner l'alarme dans notre pays. 
Depuis le début des années 1980, des sirènes électroniques sont utilisées pour donner l'alarme dans notre pays. 
Alertswiss

Chaqe année, le premier mercredi de février, les sirènes font entendre leur complainte des lacs aux montagnes, sur l'ensemble du territoire helvétique. 5'000 d'entre elles sont fixement arrimées au sol, elles ont une portée de 250m à 2'000m. Il existe aussi 2'200 sirènes mobiles, qui peuvent être installées sur des véhicules pour atteindre les lieux reculés, ou remplacer une alarme fixe en panne.  

Obligatoire depuis 1988, ce test a eu lieu deux fois par année jusqu'en 1990, puis il a été considéré qu'un essai annuel était suffisant.  

Les premières alarmes ont prévenu les Suisses du danger durant la deuxième guerre mondiale, relate un article du docteur en philosophie Juri Jaquemet, conservateur Technologies de l’information et de la communication au Musée de la Communication à Berne. «Le 25 avril 1945, les sirènes ont retenti neuf fois à Zurich. Le danger était bien réel: l’espace aérien suisse a été violé à 6501 reprises, 77 bombes ont été lâchées et 84 personnes ont perdu la vie», indique-t-il. 

Un autre exemple est mentionné dans ce même article: en 1986, lors du grand incendie de Sandoz à Schweizerhalle, la sirène d’alarme a bel et bien hurlé, mais un peu tard. De surcroît, elle n’a pas été entendue par tous les habitants. Manque de chance, une partie des sirènes du Grand-Bâle était en cours de révision à ce moment-là.

Pas de panique mercredi

Le signal de l’alarme générale sera donc émis ce 3 février à 13h30. Il s’agit d’un son oscillant, régulier et d’une durée d’une minute. Au besoin, le test peut être poursuivi jusqu’à 14h, annonce l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP).

A partir de 14h15, l’alarme-eau sera testée dans les zones situées en aval de barrages, jusqu’à 15h au plus tard. Ce signal consiste en douze sons bas, continus, de 20 secondes chacun, avec des intervalles de 10 secondes.

Dans notre pays, l'alarme générale invite le public à écouter les informations à la radio ou à consulter l'application ou le site web d’Alertswiss . Lorsque l'alarme eau retentit dans la zone inondable en aval des barrages, la population doit immédiatement se déplacer vers une zone plus élevée.

Que faire en cas d'alarme générale?

  • Ecouter la radio
  • Suivre les consignes de sécurité
  • Alerter les voisins

Heureusement, les catastrophes majeures sont rares en Suisse, mais il est préférable de bien connaître les dangers potentiels afin de réagir au mieux. Alertswiss en énumère une douzaine: les barrages, les tempêtes, la canicule, les pannes de courant, les accidents chimiques, les accidents nucléaires, les incendies de forêt, les séismes, les crues, les vagues de froid, les fortes chutes de neige et les pandémies.

Que faire en cas d'alarme-eau?

  • Quitter immédiatement la zone menacée
  • Suivre les instructions des autorités locales

Dans chacune de ces situations, il est des comportements spécifiques à adopter, tous décrits point par point par Alertswiss. 

Modernisation au fil du temps

Donner l'alerte ne date pas d'hier. En 1200, les veilleurs de nuit avertissent la population du danger au moyen d'une corne de brume. Ils sont remplacés par les forces de police au 19ème siècle seulement. Le Tocsin et les signaux de fumée sont aussi des moyens d'alerter les citoyens jusqu'à l'invention de la sirène en 1819 par l'ingénieur français Charles Cagniard.   

C'est ensuite l'avènement des sirènes. Mécaniques lors de la seconde guerre mondiale, pneumatiques dès les années soixante, puis électroniques dès 1983. 

Depuis octobre 2018, il est possible de diffuser une alarme parallèlement au déclenchement des sirènes via l'application Alertswiss sous forme de notification push, ainsi qu'en ligne. Grâce à ce système, les autorités peuvent également envoyer directement des tweets. Tout cela augmente la couverture des alarmes et des informations, même si les sirènes restent essentielles, tout le monde n'ayant pas toujours accès à son téléphone, notamment durant la nuit, précise l'OFPP.

Pendant la pandémie de Covid-19, l'application a vu son nombre d'utilisateurs augmenter à 680'000. Elle sert aussi à informer la population de dangers localisés, sans que les sirènes nationales aient à donner de la voix.  

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