Les élèves scolarisés en Suisse présentent des résultats très satisfaisants en langues. En revanche, seuls deux tiers possèdent les compétences fondamentales en mathématiques, selon une étude de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique.
L'étude de la CDIP, publiée vendredi, vise à faire le point sur l'harmonisation des programmes définis en 2011 à l'échelle nationale. Les résultats sont globalement satisfaisants, mais affichent de fortes disparités entre cantons pour les mathématiques.
Dans cette branche, 62% des élèves en Suisse atteignent les compétences fondamentales en maths. Mais cette proportion va de 43% pour Bâle-Ville à 83% pour la partie francophone du canton de Fribourg. Tous les cantons romands se situent soit dans la moyenne suisse (GE, NE), soit au-dessus (FR, VS, VD, JU).
En revanche, les pourcentages d'élèves sont significativement inférieurs dans les cantons de Berne (partie germanophone), de Bâle-Campagne, de Bâle-Ville, de Lucerne et de Soleure.
Peu de disparités pour les langues
En revanche, dans les langues, les compétences atteintes sont nettement plus élevées. En Suisse, 88,1% des élèves atteignent les compétences fondamentales en lecture à la fin du degré primaire. Les disparités entre cantons sont rares. Seuls Glaris et Bâle-Ville sont sous la moyenne suisse. En orthographe, les pourcentages varient, selon la région linguistique, entre 80 et 89%.
En langue étrangère, les objectifs sont également réjouissants. Dans la première langue étrangère (allemand, français ou anglais), près de 90% des élèves en fin de primaire atteignent le niveau exigé pour l'oral. Pour la compréhension écrite, les pourcentages se situent à 65% (français), 72% (allemand) et 86% (anglais). Le Tessin est champion toute catégorie, 97,5% des élèves atteignant les objectifs à l'oral en français et 80,5% en compréhension écrite.
Explications
La Conférence des directeurs de l'instruction publique en déduit que le degré d'harmonisation entre les cantons est assez bien abouti pour les langues. Pour les mathématiques, en revanche, les grosses différences entre cantons posent des questions.
Les différences entre les résultats en maths et en langue pourraient s'expliquer par le fait que les plans d'études cantonaux étaient déjà bien harmonisés depuis longtemps pour les langues et moins dans le domaine des mathématiques.
Niveau trop exigeant?
Autre explication possible: le niveau d'exigence fixé en maths pour la fin de la scolarité est assez élevé, peut-être un peu trop. Pour rappel, la Suisse figurait parmi les meilleurs élèves en maths dans la dernière comparaison PISA 2015 pour l'Europe. La CDIP réexaminera la question.
Enfin, l'étude montre que certaines caractéristiques liées aux élèves, comme le fait d'être issu de la migration ou de parler une langue étrangère à la maison, peuvent influencer certains résultats, mais dans une infime proportion. Ces facteurs ne sont pas décisifs pour expliquer les différences, selon la CDIP.
Interpellé par Keystone-ATS, le conseiller d'Etat de Bâle-Ville, Conradin Cramer, est bien conscient des résultats médiocres obtenus dans son canton. «Pour un canton-ville, il est toujours difficile de briller dans ce genre de statistique», a-t-il réagi. En outre, l'étude a rassemblé chez eux des données d'avant l'harmonisation, ce qui biaise les résultats. Le canton n'entend pas prendre de mesures précipitées.
Les enquêtes réalisées en 2016 pour les mathématiques et 2017 pour les langues seront intégrés dans le second bilan de l'harmonisation de la scolarité obligatoire prévu pour l'été prochain. Les prochaines mesures de compétences fondamentales auront lieu en 2020 (langues) et 2022 (domaine non défini encore). Plus de 20'000 élèves devront repasser sur le gril.
Retour à la page d'accueil