Fribourg Le comité d'initiative H24 demande au gouvernement d'agir

lp, ats

19.1.2023 - 12:23

Le comité d'initiative pour des urgences hospitalières 24 heures sur 24 dans les régions lance un cri d'alarme face à la situation «catastrophique» de l'Hôpital fribourgeois (HFR). Le Conseil d'Etat doit prendre des mesures radicales sans tarder, selon les initiants.

Le comité citoyen "Initiative H24" demande au monde politique fribourgeois de cesser le démantèlement de l'HFR (archives).
Le comité citoyen "Initiative H24" demande au monde politique fribourgeois de cesser le démantèlement de l'HFR (archives).
ATS

Keystone-SDA, lp, ats

«La situation est inquiétante», a indiqué jeudi à Fribourg Marc Monney, président du comité citoyen «Initiative H24», en référence aux témoignages de patients et du personnel. «Tous les témoins sont au rouge. Il faut que la classe politique se réveille, déploie des moyens financiers et cesse de faire la sourde oreille.»

Les initiants sont donc plus que jamais convaincus de la pertinence de leur texte. «Des solutions autres que la centralisation existent», a ajouté Marc Monney. Ce dernier a appelé le président du Conseil d'Etat Didier Castella et son collègue en charge de la santé Philippe Demierre à arrêter rapidement des mesures «radicales».

Exode des patients

Au-delà des conditions de travail dégradées, induisant un taux de rotation élevé, et de la pénurie de personnel, le comité s'est inquiété de l'exode des patients fribourgeois, en particulier germanophone vers l'hôpital de l'Ile à Berne. Ce facteur coûte bientôt 100 millions par an au canton, a averti Daniel Savary.

Le vice-président du comité a mentionné encore le petit hôpital d'Aarberg (BE) qui offre un accueil supérieur à la population alémanique. L'occasion d'évoquer la problématique des soins bilingues «défaillants». Le risque de privatisation, notamment dans le nettoyage, suscite également toujours des soucis.

«Le mouvement est lancé», a déploré Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du Syndicat des services publics (SSP). «Notre initiative offre une véritable alternative à la population», a insisté M. Monney, au regard de la stratégie 2030 d'un HFR déficitaire déjà largement engagée, «alors qu'on nous accuse de créer de l'insécurité».

Contre-projet retardé

Le comité citoyen, représenté par sept membres jeudi, a peu goûté, début janvier, l'annonce par le Conseil d'Etat d'une demande de prolongation au Grand Conseil pour la rédaction d'un contre-projet à leur initiative constitutionnelle déposé en juin 2021 avec près de 10'500 signatures validées. Le délai d'un an ne suffira donc pas.

En juin dernier, le législatif cantonal avait décidé de ne pas se rallier à l'initiative et de lui opposer un contre-projet, suivant l'avis de l'exécutif. En principe, le contre-projet doit être élaboré dans un délai d’une année à compter de la reconnaissance de la validité du texte, soit d'ici au 22 mars prochain.

Puis l'initiative et le contre-projet doivent être soumis tous les deux au vote populaire dans un délai de 180 jours à compter de l’adoption du contre-projet. La loi sur l’exercice des droits politiques prévoit cependant une prolongation. Le gouvernement, dans son message, a parlé d'un nécessaire investissement en temps.

Si la prolongation est acceptée, le contre-projet devra être soumis au législatif cantonal d’ici à mars 2024. Quant à la votation populaire, elle serait reportée au mois de septembre de la même année. De quoi susciter encore d'intenses débats dans le canton de Fribourg.