Coronavirus Genève en semi-confinement

ATS

1.11.2020 - 21:31

Le Conseil d'Etat genevois a annoncé un reconfinement partiel dès lundi 19h00.
Le Conseil d'Etat genevois a annoncé un reconfinement partiel dès lundi 19h00.
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Face à la flambée de cas de contamination et d'hospitalisations, Genève se reconfine partiellement dès lundi à partir de 19h00. Les bars, les restaurants et les commerces non indispensables seront fermés. En revanche, les écoles et les crèches restent ouvertes.

Ces nouvelles restrictions sont en vigueur jusqu'au dimanche 29 novembre. Au total, 474 malades du Covid-19 sont hospitalisés aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), dont 56 aux soins intensifs et intermédiaires, a indiqué dimanche devant la presse Aglaé Tardin, la médecin cantonale. Ces chiffres n'ont jamais été atteints lors du pic d'avril, a souligné Mme Tardin.

Entre 1000 et 1300 personnes sont testées positives chaque jour. Selon les HUG, la situation est dramatique. Il faudra héliporter des patients vers d'autres hôpitaux. La perspective du tri des patients s'approche également. Le Conseil d'Etat a ainsi dû se résoudre à prendre des «mesures difficiles pour la population», selon la présidente de l'exécutif Anne Emery-Torracinta.

Le canton déclare l'état de nécessité. Les bars, cafés, restaurants ne peuvent plus accueillir de clients. La vente à l'emporter et les livraisons restent autorisées pour les cafés-restaurants et les commerces de vente de détail.

Des exceptions

Les cinémas, les théâtres, les salles de concerts, les patinoires, les piscines et les fitness doivent fermer. Les coiffeurs, barbiers, esthéticiennes et tatoueurs ne peuvent plus exercer. Il en va de même pour la prostitution.

En revanche, le Conseil d'Etat a prévu une liste d'exceptions, basées sur l'expérience du premier semi-confinement. Les magasins d'alimentation, les pharmacies, les opticiens, les banques, les agences immobilières, les opérateurs téléphoniques, les librairies, les fleuristes, les magasins de bricolage ou encore les garages et ateliers de vélo peuvent rester ouverts. Les marchés en plein air et les lieux de culte également.

Même si ces derniers restent ouverts, les messes et autres manifestations religieuses sont suspendues, selon un communiqué de l'Eglise catholique romaine de Genève. Font exception les cérémonies de mariage jusqu'à cinq personnes et les funérailles jusqu'à 50 personnes, sans compter les personnes rattachées à l'office religieux et les entreprises funéraires.

Les établissements religieux sont tenus d'assurer le respect des mesures sanitaires. Par ailleurs, les activités de catéchèse, de formation et toute autre activité en présentiel sont aussi suspendues.

Les autres mesures déjà prises pour tenter d'endiguer cette deuxième vague restent en vigueur. Les rassemblements de plus de cinq personnes sont ainsi interdits dans l'espace public. Les réunions privées de plus de cinq personnes sont interdites à l'intérieur comme à l'extérieur.

«Le virus est partout»

«Restez chez vous au maximum, ne sortez que si c'est nécessaire», a insisté Mme Emery-Torracinta. Mauro Poggia, chef du département de la santé, de l'emploi et de la sécurité rappelle que le virus est partout. «Nous devons intervenir à large échelle», relève-t-il. Les mesures précédentes n'ont pas suffi.

En revanche, il n'est pas question à ce stade d'imposer un couvre-feu, comme l'a fait la France. Une nouvelle fois, le Conseil d'Etat compte sur la responsabilité individuelle de chacun. «Si la population genevoise décide de faire dans le canton de Vaud ce qu'elle ne peut pas faire ici, cela ne fonctionnera pas», a insisté M. Poggia.

Inquiétudes

Ces nouvelles mesures toucheront de plein fouet de nombreuses entreprises. Nathalie Fontanet, cheffe du département des finances, a assuré que le canton mettrait tout en oeuvre pour aider les secteurs en difficulté. Elle a aussi appelé à favoriser le télétravail.

La Fédération des Entreprises Romandes Genève (FER Genève) a immédiatement réagi à l'annonce de ce semi-confinement. Inquiète, elle demande de revoir ces mesures «à intervalles rapprochés pour ne pas mettre en péril plus qu’absolument nécessaire les entreprises et les emplois qui leur sont rattachés»

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