Fonction publique – FR Grève pour les pensions à Fribourg

ATS

4.3.2020 - 16:03

La journée d'actions et de grève contre la réforme de la Caisse de prévoyance du personnel de l'Etat de Fribourg (CPPEF) a rencontré un vif succès. Organisée par le SSP, elle a mobilisé plus de 2000 personnes, qui n'ont toutefois pu manifester, coronavirus oblige.

Après les actions et la grève de la matinée sur 75 lieux de travail, le Syndicat des services publics (SSP) a réuni une assemblée générale de la fonction publique mercredi après-midi à Givisiez, où les 250 participants se sont montrés très motivés. Il a tiré un bilan «très positif» de la journée, malgré un contexte difficile où le coronavirus s'est invité en dernière minute.

Mardi en fin d'après-midi, le préfet de la Sarine Carl-Alex Ridoré a en effet interdit, à la surprise générale, le rassemblement devant la Direction des finances et le cortège en ville de Fribourg. Se fondant sur le principe de précaution, il a invoqué la décision du Conseil fédéral de proscrire les rassemblements excédant 1000 personnes jusqu'au 15 mars.

Intimidations

Une décision qui n'a pas manqué de fâcher le secrétaire régional du SSP Gaétan Zurkinden, alors que le syndicat semblait avoir obtenu l'accord préalable des autorités. Des intervenants ont dénoncé d'ailleurs les entraves et les intimidations de la part de l'Etat de Fribourg dont a souffert la mobilisation.

«Nous avons subi des pressions», a insisté l'un d'eux. Il a été rappelé que certains ont dû prendre congé pour certains et que les employés présents à Givisiez ne devaient pas voir leur salaire diminuer, en raison de leur participation au mouvement. De nombreux témoignages ont encore souligné le degré de solidarité.

La mobilisation a notamment touché des établissements scolaires (primaire, cycle d'orientation, collège), l'Université, divers services de l’Etat, l'Hôpital fribourgeois (HFR), le Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) et les prisons. Des photos ont été prises en ces lieux pour mettre en lumière le niveau de participation.

Suite du mouvement

Parmi les entités touchées, l'HFR a indiqué ne pas avoir ressenti d'impact négatif du mouvement de grève sur les patients. Sa direction avait toutefois interdit les piquets de grève dans les halls d'entrée de ses sites, en raison du risque de propagation du coronavirus.

L'assemblée générale s'est encore prononcée sur la suite à donner au mouvement, alors que le sujet de l'assainissement de la CPPEF devrait figurer au menu des députés fin mars. Elle a voté une résolution en cinq points à la quasi-unanimité et par acclamations.

Il s'agit de demander la réouverture de négociations avec le Conseil d'Etat sur la base du rapport d'experts indépendants mandatés par le SSP, le retardement du débat devant le Grand Conseil et la tenue d'une nouvelle journée d'actions et de grève en cas de non-entrée en matière.

Division syndicale

Le SSP, avec le soutien de l'Union syndicale fribourgeoise (USF), conteste la dernière version du plan d'assainissement de la caisse de pension proposé par le Conseil d'Etat, la jugeant trop défavorable aux assurés. Le 7 novembre, il avait organisé une manifestation ayant rassemblé un millier de personnes.

Mais depuis la mobilisation du 20 février 2019, qui avait réuni près de 4000 manifestants à Fribourg, le front syndical s'est fissuré. La Fédération du personnel de l'Etat de Fribourg (FEDE) s'est ainsi ralliée aux vues gouvernementales.

Pour rappel, le Conseil d'Etat a présenté le 25 septembre la nouvelle mouture de son projet de réforme, afin de répondre aux exigences légales d'ici à 2052. Il a affirmé avoir ficelé un modèle «bien équilibré», négocié avec les partenaires sociaux et prévoyant une injection cumulée de 380 millions de francs par le canton.

Le conseiller national Pierre-Yves Maillard (PS/VD), président de l'Union syndicale suisse (USS), devait venir soutenir le mouvement mercredi soir. Il devait prendre part à une discussion, toujours au restaurant de l'Escale à Givisiez.

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