Genève Les futurs conseillers d'Etat verront leur salaire augmenter

tb, ats

13.10.2022 - 22:33

Les futurs conseillers d'Etat genevois bénéficieront d'une hausse de leur rémunération pour «conserver l'attractivité de la fonction». Le Grand Conseil a voté jeudi une augmentation qui découle de la mise en oeuvre de l'initiative pour l'abolition des rentes à vie des magistrats.

Lancée dans le sillage de l'affaire Maudet, l'initiative met fin aux rentes et prévoit que les nouveaux élus touchent 70% de leur dernier traitement durant 24 mois au maximum. (archives)
Lancée dans le sillage de l'affaire Maudet, l'initiative met fin aux rentes et prévoit que les nouveaux élus touchent 70% de leur dernier traitement durant 24 mois au maximum. (archives)
KEYSTONE

Keystone-SDA, tb, ats

Le Grand Conseil s'est penché jeudi soir sur le projet de loi d'application de l'initiative des Verts'libéraux acceptée par le peuple en novembre 2021. Lancée dans le sillage de l'affaire Maudet, cette initiative met fin aux rentes et prévoit que les nouveaux élus touchent 70% de leur dernier traitement durant 24 mois au maximum.

En mai dernier, le Conseil d'Etat a présenté sa loi d'application qui contenait un élément qui a surpris au bout du lac. Le gouvernement prévoyait en effet une hausse de la rémunération des futurs élus, dans le but de garder une forme d'attractivité de la fonction, selon la ministre des finances Nathalie Fontanet.

Les débats ont principalement porté sur l'ampleur de la hausse qui allait de 0 à 17%, selon les sensibilités politiques. Le projet de loi initial du Conseil d'Etat misait sur une augmentation de traitement de 50'732 par année, soit une hausse de 17%.

Outrée, la gauche l'a ramenée à 8847 francs, soit +3%. Ensemble à Gauche ne voulait pas d'augmentation. Au final, le projet de loi tel qu'amendé par la gauche en commission a été accepté par 50 voix contre 43 et 3 abstentions. Et la hausse est plus modeste que ce que voulait le Conseil d'Etat.

«Halte aux privilèges»

«Une écrasante majorité de la population veut en finir avec les privilèges du Conseil d'Etat», a souligné Jean Burgenmeister, d'Ensemble à Gauche. «Pourtant le gouvernement a choisi de s'octroyer davantage de privilèges», s'insurge le député en fustigeant un Conseil d'Etat «qui n'a eu de cesse de s'attaquer à la rémunération et aux retraites de la fonction publique».

«Il ne s'agit pas de nous enrichir, ce projet de loi visant uniquement les prochains élus», a rétorqué Nathalie Fontanet. «Etre conseillère d'Etat, c'est se faire traiter de tous les mots, mais c'est aussi une fonction passionnante», a ajouté la cheffe du département des finances.

Les rémunérations futures du Conseil d'Etat se doivent d'être à la mesure de la fonction, de l'engagement sans failles attendu de leur part et des aléas des élections et des réélections, a insisté le député du Centre Jacques Blondin. «Nous voulons les meilleurs au Conseil d'Etat et par conséquent offrir des rémunérations conformes à l'importance de la fonction», a ajouté le député.

Pressés par le temps

Le Grand Conseil avait la pression pour dégager une majorité jeudi soir. En effet, sans vote sur ce projet de loi d'application, les conseillers d'Etat qui seraient élus au printemps prochain bénéficieraient toujours d'une rente à vie, a relevé Alberto Velasco, député socialiste et rapporteur de majorité.

Par ailleurs, les nouveaux conseillers d'Etat ne seront pas affiliés à la caisse de pension des fonctionnaires, mais à une caisse externe sous le régime de primauté des cotisations. Les députés ne sont pas revenus sur ce point qui avait été négocié en commission.