SantéHausse des dépenses de santé prévue ces deux prochaines années
kigo, ats
17.11.2020 - 12:03
Les dépenses de santé devraient augmenter de 3,3% en 2021 et de 3,8% en 2022, selon des prévisions du Centre de recherches conjoncturelles de l'EPF Zurich (KOF). Les prévisions pour 2019 et 2020 étaient respectivement de 3,4% et 3,1%.
Au cours des deux prochaines années, les dépenses devraient à nouveau croître plus fortement, a indiqué mardi le KOF. En 2018, l'augmentation était de 0,8% selon un chiffre définitif de l'Office fédéral de la statistique, cité dans le communiqué.
Par habitant, le montant des dépenses devrait s'élever à 10'136 francs en 2021 et 10'431 francs en 2022, contre 9675 francs en 2019 et 9896 francs en 2020, selon les projections financées par le service de comparaison en ligne Comparis. En outre, le ratio des dépenses de santé par rapport au produit intérieur brut (PIB) passera de 11,2% en 2018 à 12,5% en 2022, en raison de la croissance relativement faible du PIB nominal depuis cette année.
Incertitude
Comme la pandémie représente «une situation sans précédent», ses conséquences ne peuvent être estimées en fonction des données passées. Ainsi, les prévisions sont plus incertaines, également en termes de coûts totaux, avertit le KOF.
Par exemple, des patients ont renoncé au printemps à certains soins par peur d'être infectés au Covid-19, selon Felix Schneuwly, expert en assurance maladie chez Comparis. Cité mardi dans le communiqué du comparateur en ligne, il dit qu'il faudra voir dans quelle mesure cette «non-consommation médicale» correspondait à des soins «superflus» ou à des soins dont le report aura «des conséquences coûteuses», comme des thérapies contre le cancer.
Dans certains domaines de santé, moins de services ont été fournis à cause de la pandémie de coronavirus. Sont concernés par exemple les physiothérapeutes ou les aides et soins à domicile, qui avaient ces dernières années des taux de croissance élevés, d'après le KOF.
En revanche, une augmentation des problèmes et des troubles psychiques liée à la pandémie a été observée, écrit Comparis. Mais les psychologues et psychiatres ne sont pas encore en mesure de chiffrer cette hausse.
Sécurité de l'approvisionnement
Felix Schneuwly relève que la hausse des dépenses de santé est liée à la sécurité de l'approvisionnement mise en avant par la crise. Renforcer cette sécurité de l'approvisionnement coûte cher, prévient-il.
«Il nous faudra former nous-mêmes davantage de professionnels de santé. En donnant pour consigne aux fabricants de moins produire en Asie, les médicaments et les dispositifs médicaux vont eux aussi se renchérir», estime-t-il.
Il indique enfin que le secteur de la santé est résistant aux crises et a un effet stabilisateur. Autant sur le marché suisse que sur celui des exportations de produits de l'industrie pharmaceutique et des technologies médicales.