Formation Horizon et Erasmus: «la Suisse doit monter à bord en 2024»
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20.11.2023 - 07:45
La relance du dossier européen annoncée récemment par le Conseil fédéral redonne de l'espoir à Luciana Vaccaro dans les dossiers Horizon et Erasmus+. La présidente de swissuniversities espère qu'un retour de la Suisse pourra être rediscuté dès l'année prochaine.
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20.11.2023, 07:45
20.11.2023, 08:29
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«Les deux programmes s'achèvent à fin 2027. Si on veut faire partie des discussions qui construiront le programme de recherche et de formation après cette date, il faut vraiment qu'on puisse rejoindre le bateau l'année prochaine», avertit la présidente de la faîtière des universités suisses dans un entretien avec Keystone-ATS.
Elle était interrogée en vue du 25e anniversaire, ce mardi à Delémont, de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), dont elle est la rectrice depuis 10 ans.
Macron veut aussi aller de l'avant
Le 8 novembre, le Conseil fédéral a annoncé vouloir adopter d'ici à la fin de l'année un nouveau mandat de négociation avec l'UE. Luciana Vaccaro espère que les pourparlers avec Bruxelles sur le plan institutionnel pourront être accompagnés d'une reprise des discussions sur les programmes européens de recherche et de formation.
«La Commission européenne nous a certes fait comprendre à plusieurs reprises qu'elle souhaitait plutôt attendre la solution politique. Mais nous avons maintenant reçu quelques signaux indiquant qu'une reprise des négociations (sur Horizon et Erasmus) pourrait être possible en parallèle», a expliqué Mme Vaccaro.
Lors de sa visite la semaine dernière en Suisse, le président français Emmanuel Macron a souligné que «la France soutient la Commission européenne dans son objectif d'aller de l'avant». Il a aussi affirmé être «désireux que les discussions sur la recherche et l'enseignement supérieur puissent continuer d'avancer».
Une participation au rabais
La communauté scientifique souffre de cette exclusion de la Suisse, souligne la physicienne de formation. La Confédération n'est ainsi qu'un pays tiers non associé du programme Horizon.
Les chercheurs suisses ne peuvent pas coordonner de projets et n'ont pas accès aux bourses d'excellence européennes, comme les fonds Marie Sklodowska-Curie ou ceux du Conseil européen de la recherche (ERC). Enfin, les PME et start-ups suisses sont exclues des programmes d'innovation de l'UE, complète Mme Vaccaro.
S'agissant d'Erasmus, dont Berne est exclue depuis 2013, la solution de remplacement mise au point par la Confédération ne concerne que l'aspect de la mobilité.
On a longtemps sous-estimé les conséquences de ce programme au rabais, selon Luciana Vaccaro. «On se rend compte aujourd'hui que nos moyens n'étaient pas en ligne avec nos buts: ainsi l'objectif de mobilité fixé par le Conseil fédéral, soit 20% des étudiants, n'est pas atteint».
De plus, Berne ne fait pas partie du programme Erasmus+, les programmes de collaboration au niveau de l'enseignement. Elle n'est de plus pas un membre à part entière, mais uniquement associée, des alliances des universités européennes, une initiative d'Emmanuel Macron visant à mettre en place un nouvel espace de formation et de recherche en Europe.