Pro Natura«Il faut davantage lutter contre la disparition des espèces»
misc, ats
22.5.2023 - 12:43
L'organisation environnementale Pro Natura met en garde contre un gigantesque «effet domino» dû à la perte de la biodiversité. Elle critique les mesures prises par la politique suisse, les jugeant insuffisantes.
Keystone-SDA, misc, ats
22.05.2023, 12:43
22.05.2023, 13:28
ATS
A l'occasion de la journée internationale de la biodiversité, Pro Natura a attiré l'attention sur ce problème lundi à Berne en installant sur la Place fédérale des dominos géants avec des images d'espèces animales et végétales indigènes et en les faisant tomber symboliquement à minuit moins cinq.
«Chaque espèce qui tombe affaiblit un peu plus les cycles naturels, jusqu'à ce que l'espèce qui a déclenché l'effet bascule (ndlr. l'homme) soit impactée», a écrit Pro Natura dans un communiqué de presse. La situation actuelle nécessite des actes politiques.
La Suisse en queue de peloton
Parmi les pays de l'OCDE, «la Suisse est la lanterne rouge en matière de protection de la nature», précise Friedrich Wulf, expert en politique internationale de la biodiversité chez Pro Natura, cité dans le communiqué. «Nous avons le plus grand nombre d'espèces menacées et, avec seulement 6,6%, la plus faible part de territoire national strictement protégé»
«Nous sommes trop lents, nous avons déjà trop manqué d'occasions», a renchéri la présidente de Pro Natura, la conseillère nationale Ursula Schneider Schüttel (PS/FR). La biodiversité doit donc devenir un thème central des élections nationales de cet automne.
«Un terrible décalage»
L'organisation de protection de la nature s'attend à de graves conséquences si la politique ne réagit pas. La crise de la biodiversité menace notamment l'agriculture, qui dépend des insectes pollinisateurs. En outre, le bien-être psychique des êtres humains dépend également d'une nature intacte.
Fondateur du journal La Salamandre, Julien Perrot parle «d'un terrible décalage» entre une Suisse où il fait bon vivre et la réalité du terrain. «Les rivières se vident de leurs poissons. Pratiquement tous nos écosystèmes sont intoxiqués par d'innombrables pesticides. Même en montagne, la situation devient critique pour de plus en plus d'êtres vivants», souligne-t-il.
«Aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de sauver telle ou telle espèce de papillon ou de libellule. C'est l'ensemble de la biodiversité qui a besoin de mesures urgentes et ambitieuses. Mesdames et Messieurs les politiciens, écoutez la Science. Prenez la mesure de vos responsabilités!», a-t-il lancé. Et de prôner une information à large échelle de la population sur le thème de la biodiversité.
L'OFEV dresse des listes rouges
Peu avant l'action, l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) avait publié pour la première fois depuis 2011 des listes rouges des espèces animales et végétales menacées. Environ 6% de toutes les espèces sont ainsi menacées d'extinction,11% sont fortement menacées et 16% sont considérées comme vulnérables.
L'OFEV constate des progrès au cours des dernières années, mais il a admis lundi qu'ils ne suffisaient pas à inverser la tendance.