Frais d'assistance Inégalités face aux frais d'assistance

ATS

21.11.2019 - 11:03

Les personnes âgées ne parviennent pas toujours à faire face aux coûts d'assistance et de soutien (image d'illustration).
Les personnes âgées ne parviennent pas toujours à faire face aux coûts d'assistance et de soutien (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF

Les frais d'assistance coûtent cher, voire très cher, selon les cantons. Les retraités n'arrivent pas toujours à s'en acquitter avec leurs seules rentes. Ils doivent dès lors faire recours à des aides ou piocher dans leurs économies.

De nombreuses personnes âgées ont besoin en premier lieu d'assistance et de soutien – et non pas de soins – dans leur vie quotidienne, expliquent jeudi neuf fondations dans un communiqué. Le consortium y présente les résultats d'une étude sur l'impact des frais d'assistance sur le porte-monnaie des retraités.

Or, contrairement aux frais de soins en grande partie pris en charge par les assurances-maladie, les frais d'assistance sont majoritairement à la charge des retraités. Et la facture peut être salée, notamment dans les cantons alémaniques.

Classe moyenne désavantagée

A Berne, une personne seule disposant d'une fortune et d'un revenu moyens devra débourser 23'000 francs pour une aide à domicile. A Soleure, quelque 16'000 francs. Et plus de 13'000 à Appenzell. Le chef-lieu romand le plus cher est Genève, suivi de Neuchâtel et Delémont. A l'inverse, les frais d'assistance ne s'élèvent qu'à 2200 francs à Fribourg. C'est le montant le moins élevé de Suisse.

Les frais d'EMS sont encore plus élevés. Et les retraités à revenu et fortune moyens ne parviennent pas à y faire face avec leurs seules rentes. Ils doivent piocher dans leurs économies. L'imputation de leur fortune oscille alors entre 10'000 et 20'000 francs dans la plupart des chefs-lieux, et peut atteindre jusqu'à 31'000 francs à Lucerne.

Pour faire face à ces coûts, les retraités à faible revenu et petit patrimoine peuvent quant à eux bénéficier de prestations complémentaires. Leur participation personnelle est ainsi réduite à zéro quasiment partout.

Les retraités les plus aisés arrivent de leur côté à s'affranchir de ces frais sans avoir à se servir dans leurs économies. C'est donc la classe moyenne qui souffre le plus de la situation, soulignent les auteurs de l'étude.

Système trop complexe

A leurs yeux, le système de sécurité sociale pour les personnes âgées est par ailleurs trop complexe. Il peut constituer un obstacle et empêcher les retraités de faire valoir leurs droits, avec la conséquence que les inégalités deviennent encore plus grandes.

Actuellement, les différences entre les revenus librement disponibles – à savoir les montants à disposition d'un ménage après déduction des dépenses et ajout des aides – sont déjà élevées selon les cantons. A situation initiale identique, elles peuvent aller jusqu'à 40'000 francs par année pour les personnes vivant en EMS et jusqu'à 33'000 francs pour les retraités encore à la maison.

L'étude a été réalisée par la Haute école spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest et financée par neuf fondations. Le consortium est composé des fondations Age, Beisheim, Emma Schaub, Ernst Göhner, Leenards, Paul Schiller et Walder, ainsi que du Pour-cent culturel Migros et de la Société suisse d'utilité publique.

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