Coronavirus L'aide sociale davantage sollicitée

ATS

21.6.2020 - 11:15

Le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale a augmenté d'environ 8300 entre le début du mois de mars et la fin du mois de mai (archives).
Le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale a augmenté d'environ 8300 entre le début du mois de mars et la fin du mois de mai (archives).
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

Près de 8300 personnes ont dû se tourner vers l'aide sociale depuis le début de la crise due au coronavirus. Les indépendants et les salariés placés au chômage partiel forment deux catégories qui ont dû plus fortement recourir à cette aide.

Le président de la Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS) Christoph Eymann, a déclaré dans une interview à la NZZ am Sonntag que la CSIAS avait pensé que la crise ne se ferait pas encore sentir dans le domaine de l'aide sociale pendant les premières semaines et les premiers mois. Leurs prévisions se sont révélées fausses.

On constate que le nombre de personnes à l'aide sociale a déjà légèrement augmenté entre le début du mois de mars et la fin du mois de mai, relève le conseiller national bâlois. Le nombre de bénéficiaires a augmenté d'environ 8300. Cela correspond à une hausse de 3%, selon le suivi mensuel de la CSIAS. Au total, 280'000 personnes bénéficient de l'aide sociale en Suisse.

Les indépendants dont les services ne sont soudainement plus demandés doivent maintenant se tourner vers l'aide sociale. Tel est le cas des chauffeurs de taxi.

Communes sollicitées

La CSIAS ne s'attend pas à ce que la situation s'améliore rapidement. Trois scénarios différents ont été calculés pour les deux prochaines années. Selon M. Eymann, un scénario médian postule une augmentation d'environ 75'000 bénéficiaires d'ici 2022. Cette augmentation serait particulièrement notable dans les communes où vivent déjà de nombreux bénéficiaires de l'aide sociale. L'élu PLR n'exclut pas que celles-ci doivent augmenter leur taux d'imposition.

Pour pallier ce risque, M. Eymann estime que les cantons «ont besoin d'une péréquation intracantonale des charges», a expliqué M. Eymann, qui juge l'introduction de ce mécanisme «indispensable», faute de quoi certaines communes vont se retrouver avec de graves difficultés financières.

Aide fédérale

En outre, le président de la CSIAS considère que les communes et les cantons devront également faire face à des dépenses supplémentaires, notamment l'aide sociale pour les réfugiés et personnes admises provisoirement. «Ce groupe représentera un peu plus d'un quart de tous ceux qui commenceront à bénéficier de l'aide sociale en 2022», estime M. Eymann.

Si les scénarios de la CSIAS se confirment, un plan d'aide fédérale est jugé nécessaire. La Confédération devrait soutenir les cantons et les communes en finançant deux années supplémentaires d'aide sociale dans le domaine de l'asile, soutient M. Eymann.

Enfin, le président de la CSIAS juge la situation des sans-papiers qui n'ont pas accès à l'aide sociale totalement insatisfaisante. «Beaucoup d'entre eux travaillent dans des conditions inacceptables. C'est pourquoi il est temps de trouver une solution», conclut M. Eymann, sans avancer de proposition concrète.

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