Forum sur les réfugiés L'armée crée une bulle de sécurité

ATS

16.12.2019 - 17:33

Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre certains de ses admirateurs avant de rejoindre l'hôtel où il réside durant le Forum mondial sur les réfugiés.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre certains de ses admirateurs avant de rejoindre l'hôtel où il réside durant le Forum mondial sur les réfugiés.
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Les forces aériennes suisses ont mis en place un gros dispositif pour assurer la sécurité du premier Forum mondial sur les réfugiés qui a lieu à Genève mardi et mercredi. Un événement auquel participera le président turc Recep Tayyip Erdogan, arrivé lundi en Suisse.

Le trafic aérien sera limité durant le forum dans un rayon de 10 milles nautiques (environ 19 kilomètres) autour de la Place des Nations. Les vols à vue seront exclus de cette zone, ont fait savoir mardi les forces aériennes suisses. Les vols commerciaux, en revanche, ne seront pas touchés par les mesures de restriction.

Par ailleurs, tous les avions se trouvant dans un rayon de 25 milles nautiques (environ 46 kilomètres) devront enclencher leur transpondeur. Ces dispositions seront aussi valables dans l'espace aérien français limitrophe. La surveillance du ciel sera aussi renforcée par des radars supplémentaires de défense sol-air.

Chasseurs en alerte

En cas de violation des mesures de restrictions, les forces aériennes pourront intervenir avec des hélicoptères armés transportant des commandos. Des chasseurs F/A-18 seront prêts à intervenir, capables de décoller depuis Payerne (VD) dans un délai plus rapide que les 15 minutes usuelles.

Il y a aussi la possibilité d'abattre un engin hostile avec la DCA. Un système comprenant un canon couplé à un radar a été installé par l'armée suisse sur la plage du Reposoir, à quelques encablures de l'ONU. Cette position surveille le ciel en direction de la Haute-Savoie et d'Annemasse.

La DCA est vraiment utilisée en dernier ressort. C'est comme le gardien de but au football, a expliqué le brigadier Hugo Roux. Après visionnage du danger à la base aérienne de Dübendorf (ZH), la décision de tirer est prise au plus haut niveau, par la conseillère fédérale Viola Amherd ou le commandant des forces aériennes.

Pas nouveau

A Genève, l'armée avait déjà engagé de tels moyens lorsque le pape François était venu en visite sur les bords du Léman. Ailleurs en Suisse, un dispositif semblable est mis en place lors du Forum économique mondial à Davos, par exemple. Dans ce cas, vu l'environnement montagneux, les avions sont plus mis à contribution que les systèmes DCA.

Depuis le sommet du G8 d'Evian (F), en 2003, «nous savons comment organiser la protection d'un événement de haute visibilité», a souligné le commandant des forces aériennes, le divisionnaire Bernhard Müller. La difficulté est d'assurer une sécurité optimale tout en perturbant le moins possible l'aviation civile.

La Suisse coopère avec la France dans le cadre de l'accord en matière de sûreté aérienne contre les menaces non militaires. Il est ainsi prévu que des avions engagés puissent traverser la frontière. Le droit international impose à la Suisse de garantir la sécurité des chefs d'Etats et des ministres prenant part au forum.

De nombreux pays seront représentés au niveau ministériel au Forum mondial sur les réfugiés. Au sommet de la liste des intervenants de très haut rang figure Recep Tayyip Erdogan. Le président turc est arrivé à Genève lundi, en milieu de journée. Des dizaines de sympathisants l'attendaient devant son hôtel.

Appel kurde à manifester

Le dirigeant turc a même serré quelques mains. L'accès à l'hôtel où il réside a été sécurisé par la police. Des organisations kurdes, qui condamnent l'intervention de l'armée turque au nord de la Syrie, ont appelé à manifester mardi devant l'ONU contre la présence à ce forum de Recep Tayyip Erdogan.

Par ailleurs, le train SNCF de la Solidarité est arrivé lundi à Genève, après avoir fait étape dans plusieurs villes de France. Il restera sur une voie de garage, à la gare de Cornavin, durant les deux jours du Forum. Le train propose une exposition sur l'histoire sur la protection des réfugiés.

Lors de sa halte genevoise, des classes viendront visiter cette exposition. La population est également invitée à la découvrir. Le train poursuivra ensuite son chemin en France, le Forum mondial sur les réfugiés ne signifiant pas la fin du voyage. Le train est déjà passé par Paris, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lyon et Strasbourg.

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