Barrière de la langue L'interprétariat doit être pris en charge par la LAMal

ch, ats

25.3.2021 - 10:50

La Fédération des médecins suisses (FMH) demande que les prestations d’interprétariat soient réglementées de manière uniforme et contraignante dans la LAMal. Les interprètes professionnels rendent des services inestimables tant dans les hôpitaux que dans le secteur ambulatoire, explique la FMH jeudi dans un communiqué.

Keystone-SDA, ch, ats

En cas de problème de santé, la barrière de la langue peut empêcher certains patients d'expliquer leurs symptômes et de recevoir les soins appropriés. 
En cas de problème de santé, la barrière de la langue peut empêcher certains patients d'expliquer leurs symptômes et de recevoir les soins appropriés. 
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Il est fréquent que la barrière de la langue empêche un patient de décrire ses symptômes, de se faire comprendre et de recevoir les soins dont il aurait besoin, voire l’empêche tout bonnement d’accéder au système de soins, poursuit la FMH.

Cela peut engendrer des frais inutiles parce que des tests superflus sont commandités ou que des situations ne sont pas prises en main à temps et de manière optimale. Il est souvent fait appel aux interprètes professionnels dans ce type de contexte.

En Suisse, 10% des migrants de première génération indiquent ne maîtriser aucune des quatre langues nationales. Or aucune position tarifaire n’est prévue pour financer les prestations d’interprètes dans le secteur ambulatoire, alors même que leurs services sont toujours plus souvent nécessaires dans les cliniques, les centres de soins ambulatoires et les cabinets.

Un traducteur amateur ne suffit pas

En 2010, l’association INTERPRET recensait 72'000 heures d’intervention dans le domaine de la santé. En 2019, ce chiffre était passé à 163'153, dont deux tiers dans le secteur ambulatoire. Il est d’autant plus incompréhensible pour la FMH que l’interprétariat ne soit pas pris en compte dans l’actuel système tarifaire TARMED.

Lorsque des proches traduisent lors des consultations, on court le risque qu’ils ne soient pas à même ou pas disposés à transmettre la totalité des informations. Que ce soit du fait d’une connaissance incomplète de la langue ou de tabous culturels, de l’impossibilité pour le patient de s’exprimer librement devant cette personne ou de la volonté de celle-ci de cacher certaines informations pour «protéger» le patient.

Pour ces raisons, la FMH demande que les prestations d’interprétariat soient réglementées dans la LAMal.