Droits humains L'ONU dénonce une détérioration de la situation au Bélarus

sn, ats

4.12.2020 - 12:13

L'ONU estime que certains manifestants ont été victimes d'actes qui pourraient équivaloir à de la torture (archives).
L'ONU estime que certains manifestants ont été victimes d'actes qui pourraient équivaloir à de la torture (archives).
ATS

L'ONU dénonce une «détérioration» de la situation au Bélarus. La Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet a déploré vendredi à Genève que les sanctions contre les protestataires semblent de plus en plus dures. Et ciblé de possibles actes de torture.

Depuis la présidentielle controversée d'août qui a vu la réélection d'Alexander Loukachenko, près de 28'000 personnes ont été arrêtées. Plus de 1500 depuis un mois, a dit Mme Bachelet lors d'une réunion du Conseil des droits de l'homme sur ce pays. «Il n'y a pas eu d'amélioration dans la situation des droits de l'homme», a-t-elle ajouté.

Il y a quelques semaines, elle avait appelé à des investigations indépendantes après le décès d'un manifestant. De plus en plus de personnes sont poursuivies pour des charges criminelles. Elles sont plus de 900 à être considérées comme suspects depuis août. Beaucoup restent détenues.

Plusieurs ONG ont considéré que des crimes contre l'humanité avaient été perpétrés. Selon la Haute commissaire, les manifestants ont été «systématiquement et dans la plupart des cas souvent violemment dispersés». Certains ont été battus, y compris pendant et après leur acheminement en détention. Une situation qui pourrait équivaloir à de la «torture», dit la Haute commissaire.

Fin octobre, plus de 2000 plaintes pour torture en prison avaient été lancées. Mme Bachelet dénonce l'"impunité», alors qu'aucune indication d'investigations à la suite de ces cas n'a été observée, une situation également soulignée par la Suisse. Beaucoup de victimes redoutent aussi des représailles. Les détenus sont retenus dans des sites surchargés en pleine pandémie, parfois sans nourriture, sans eau et sans soins.

La Haute commissaire a à nouveau appelé les autorités à relâcher «immédiatement» ceux qui sont emprisonnés arbitrairement et à garantir les libertés fondamentales. De leur côté, le Bélarus et son allié russe ont fait remarquer que des violences policières avaient été observés dans d'autres pays européens, sans être discutées au Conseil des droits de l'homme. Mme Bachelet demande à nouveau des investigations sur les violations des droits de l'homme au Bélarus. Elle doit rendre en février ou mars prochain un rapport.

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