Tatiana Valovaya L'ONU à Genève «plus pertinente qu'avant» la pandémie

sn, ats

25.3.2021 - 11:24

Keystone-SDA, sn, ats

L'ONU à Genève est encore «plus pertinente» qu'avant la pandémie, estime sa directrice générale Tatiana Valovaya. Malgré la cherté du pays, elle doit rester un centre adapté aux changements dans le monde après le coronavirus, a affirmé jeudi à la presse la Russe.

La directrice générale de l'ONU Tatiana Valovaya est convaincue que Genève sera au centre des efforts internationaux après la pandémie (archives).
La directrice générale de l'ONU Tatiana Valovaya est convaincue que Genève sera au centre des efforts internationaux après la pandémie (archives).
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«Nous comprenons que le monde sera différent», a-t-elle dit, se disant «optimiste» sur davantage d'efforts à l'avenir sur les problèmes mondiaux comme le changement climatique ou les inégalités. Les précédentes crises ont montré que le monde se rassemble après ces situations, ajoute-t-elle, appelant à une société plus équitable et plus juste, conformément aux Objectifs du développement durable (ODD).

Mme Valovaya relève que désormais chacun peut participer aux activités grâce au format hybride, notamment les petits Etats qui ne pouvaient envoyer de représentant à Genève. Celui-ci devrait subsister à l'avenir, même si les acteurs veulent pouvoir se rencontrer physiquement pour discuter.

Selon Mme Valovaya, cette situation rend d'autant plus importante la rénovation du Palais des Nations entamée pour que la Genève internationale soit adaptée. Malgré la fermeture du chantier pendant quelques mois l'année dernière, les travaux avancent. Le nouveau bâtiment sera prêt d'ici la fin de l'année.

Défis attendus

Alors que la communauté internationale fait face à des tensions politiques «sans précédent», Mme Valovaya a aussi rappelé que l'ONU à Genève avait été le premier site onusien à reprendre des réunions en juin dernier. La crise n'a pas diminué l'importance de celle-ci comme centre des pourparlers de paix sur différents conflits.

L'année dernière, malgré la pandémie, des discussions se sont poursuivies, notamment sur la Syrie, la Libye et l'Afghanistan. Et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres va piloter fin avril un format informel sur Chypre.

La pandémie a montré «combien le monde a besoin du multilatéralisme», a répété la Russe. Mais cette année sera à nouveau accompagnée de défis liés aux restrictions et au «nationalisme vaccinal».

Plusieurs centaines d'infections

Mme Valovaya s'associe aux dix chantiers prévus par M. Guterres pour l'ONU. Avec des dizaines d'organisations internationales, de nombreuses ONG et le secteur privé, Genève constitue un écosystème incomparable pour un multilatéralisme qui rassemble tous les acteurs, selon elle. Les Objectifs de développement durable (ODD) restent l'objectif numéro un, tant la crise a augmenté la pauvreté, le chômage, la faim ou encore les problèmes de santé, ajoute-t-elle.

Sur les questions financières, la directrice générale est «prudemment plus optimiste» que l'année dernière. Mais la situation reste «très difficile», admet-elle.

Depuis l'année dernière, les employés de l'ONU, après un confinement autorisé dans leur propre pays, ont tous dû rejoindre la ville où ils sont en poste pour le télétravail. Des centaines de membres du personnel à Genève ont été infectés par le coronavirus. Mais, grâce au dispositif «qui fonctionne», aucune contamination n'a eu lieu au Palais des Nations, dit la directrice générale.