Fédérales – FR CN Les Verts piquent le siège de l'UDC sortant Jean-François Rime

ATS

20.10.2019 - 19:50

L'UDC Jean-François Rime cherchait à se faire réélire pour un cinquième mandat consécutif (archives).
L'UDC Jean-François Rime cherchait à se faire réélire pour un cinquième mandat consécutif (archives).
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

Coup de théâtre à Fribourg: le vert Gerhard Andrey a gagné finalement un siège au Conseil national au détriment de l'UDC sortant Jean-François Rime et non de la socialiste sortante Ursula Schneider Schüttel, longtemps devancée. Les villes ont fait la différence.

La nouvelle composition de la députation fribourgeoise au Conseil national ne correspond pas nécessairement aux attentes d'une grande partie des observateurs ces dernières semaines. Le coup de tonnerre vient de l'éviction de Jean-François Rime, qui siégeait à Berne depuis 2003. Une bombe dans le monde politique du canton.

Lors d'une élection qui a affiché 43,02% de participation, le Gruérien, par ailleurs président de l'Union suisse des arts et métiers (USAM), s'est fait voler son siège dans la dernière heure d'attente du dépouillement des résultats par le vert Gerhard Andrey. Il a longtemps été question de voir ce dernier prendre plutôt le fauteuil de la socialiste Ursula Schneider Schüttel, qui semblait en mauvaise posture.

Avec ses 14'414 suffrages, Gerhard Andrey, entrepreneur dans l'informatique installé à Granges-Paccot, n'est pas connu du grand public. Sans mandat électif à Fribourg, il est toutefois membre de la direction des Verts suisses, des verts apparentés notamment au PS.

Page devant

Jean-François Rime a quant à lui plafonné à 17'899 suffrages au final, l'UDC réalisant un score d'ensemble (19,25%) nettement inférieur à celui d'il y a quatre ans, insuffisant pour garantir ses deux sièges. L'entrepreneur n'a été que peu vu dimanche, notamment à l'Université de Fribourg, lieu officiel de rencontre.

"Je suis surpris du résultat", a dit Jean-François Rime. Il a admis de la déception et aurait voulu finir sa carrière politique différemment, précisant souhaiter consacrer du temps à sa famille et ses sociétés.

Fribourg pourra en outre toujours compter sur l'UDC sortant Pierre-André Page, qui a obtenu 20'924 suffrages, le meilleur score des sept élus. L'agriculteur glânois a réussi à s'émanciper de Jean-François Rime. Il y a quatre ans, il avait constitué l'élu surprise, volant son siège à la socialiste moratoise Ursula Schneider Schüttel, déjà elle.

Une PDC romande

Au-delà, le canton enverra donc finalement toujours deux socialistes à Berne, grâce au vote des villes principalement, Fribourg et Bulle, qui a occasionné un retournement de situation. Il s'agit des sortantes Valérie Piller Carrard (20'068 suffrages) et de la revenante Ursula Schneider Schüttel (17'929).

Quant au PDC, il y avait pour lui un enjeu interne lié à la succession de Dominique de Buman, qui ne se représentait plus après 16 ans passés sous la Coupole fédérale, dont une comme président du Conseil national. Du côté de la majorité romande, la crainte existait d'envoyer à Berne, avec une élection du Singinois Bruno Boschung, une députation exclusivement germanophone (avec le conseiller aux Etats Beat Vonlanthen).

A l'instar du PS, les démocrates-chrétiens enverront finalement deux femmes au Conseil national. Il s'agit de la sortante Christine Bulliard-Marbach (20'400 suffrages) et la nouvelle Marie-France Roth Pasquier (12'344), une Bulloise députée au Grand Conseil qui remplacera Dominique de Buman. Mme Roth Pasquier a pourtant longtemps été devancée par Bruno Boschung.

Du côté PLR, Jacques Bourgeois a assuré sa réélection sans trop de difficulté, avec 19'838 suffrages, malgré une campagne demeurée plutôt discrète. Les libéraux-radicaux ont totalisé 14,44% des suffrages. Les apparentements ont par ailleurs eu toute leur importance dimanche, notamment à gauche.

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