«Les mesures actuelles ne suffisent pas»La Confédération chargée d'élaborer un plan d'action contre l'antisémitisme
vf, ats
4.6.2024 - 12:48
Le Conseil fédéral est chargé d'élaborer un plan d'action contre le racisme et l'antisémitisme. L'actualité, marquée par des attaques antisémites d'une rare violence en Suisse même, montre qu'il est indispensable de mieux lutter contre ce fléau.
vf, ats
04.06.2024, 12:48
04.06.2024, 12:58
ATS
Le Conseil des Etats a adopté mardi par 31 voix contre 7 une motion du National en ce sens. Depuis les attaques sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre et la guerre de représailles d'Israël dans la bande de Gaza, les actes antisémites se sont multipliés en Suisse et en Europe. L'un des plus graves s'est produit le 2 mars à Zurich, lorsqu'un juif orthodoxe a été poignardé.
Ces violences sont symptomatiques d’une idéologie antisémite enracinée dans la société et qui doit être activement combattue, notamment au travers d’actions de prévention. «Les mesures prises jusqu'à présent ne suffisent clairement pas», a souligné pour la commission Marianne Binder-Keller (Centre/AG).
La ministre de l'Intérieur Elisabeth Baume-Schneider a appuyé l'adoption du plan d'action. L'antisémitisme met en péril la cohésion sociale, a-t-elle répété. «Il est inadmissible qu'une communauté dans notre pays se sente menacée».
La conseillère fédérale a rappelé que ce plan visait essentiellement à coordonner, rassembler les forces et à définir des priorités, en un mot gagner en efficacité. Le service de lutte contre le racisme sera certes renforcé par un équivalent plein-temps (EPT) en 2025 et 0,5 EPT dès 2026. Ces ressources modestes seront compensées au sein du département, a-t-elle précisé.
UDC réservée
L'UDC rejetait ce plan. Le racisme et l'antisémitisme sont intolérables dans notre pays, a déclaré Esther Friedli (UDC/SG). Mais la Confédération ne devrait pas légiférer sous le coup de l'émotion, a-t-elle dit.
Il existe déjà des mesures contre la radicalisation. Les cantons font déjà beaucoup au moyen entre autres de programmes d'intégration. Il faut d'abord procéder à une analyse des moyens à disposition, a conclu la St-Galloise. L'UDC n'a pas convaincu au-delà de son camp. Le Conseil national avait adopté la proposition par 125 voix contre 48.