À la barreLa femme de Pierre Maudet raconte comment sa vie a basculé
mf, ats
17.2.2021 - 11:34
L'épouse du conseiller d'Etat Pierre Maudet a témoigné, mercredi, devant le Tribunal de police de Genève. Debout à la barre, juste devant son mari assis sur le banc des accusés, elle a raconté comment sa vie a changé à cause de ce voyage effectué à Abu Dhabi, en 2015.
Le choc le plus violent, pour elle, s'est produit lorsqu'elle a appris qu'une demande de levée d'immunité visait son époux. «C'est un monde qui s'écroule». Elle a aussi confessé avoir beaucoup souffert de l'image qu'ont donnée les médias de son mari. Cette image était «très différente de l'homme que je connais».
La femme de Pierre Maudet a rappelé combien son mari peinait à se défaire de «son costume d'homme d'Etat». A Genève, la mission est impossible. Le magistrat est sans cesse sollicité. «La seule façon de l'avoir pour nous», c'est de quitter le canton». Et dans ces cas encore, le conseiller d'Etat pense toujours travail.
«L'argent n'est pas ce qui le motive»
Le voyage à Abu Dhabi en est le parfait exemple, selon l'épouse du magistrat. «On était entre les deux», du privé et de l'officiel en même temps. Son statut d'homme d'Etat, «il le considère comme un honneur, comme un devoir par rapport aux gens qui l'ont élu», a-t-elle encore ajouté.
L'argent n'a jamais occupé une place centrale dans la famille de Pierre Maudet, a affirmé la femme du magistrat. «Ce n'est pas ce qui l'intéresse, qui le motive». Le luxe n'attire pas le conseiller d'Etat, qui a été élevé dans des valeurs religieuses, tout comme son épouse, qu'il veut transmettre à ses trois enfants.
Le poids des clients du Golfe
La clientèle des pays du Golfe est extrêmement importante pour l'économie locale, a déclaré Thierry Lavalley, l'ancien président de la Société des hôteliers de Genève. Venu témoigner à la demande de la défense de Pierre Maudet, le directeur de palace a souligné le poids de cette région du monde dans le tourisme à Genève.
Les visiteurs du Golfe sont dans le top cinq des nuitées à Genève. La mentalité du Moyen-Orient est aussi différente. «Quand on vous invite, vous ne pouvez pas refuser», a relevé M.Lavalley. A l'époque, il y avait un besoin de reconquête de cette clientèle arabe. Il fallait la rassurer, lui dire que Genève était redevenue une destination sûre.