Fonction publique – GE La fonction publique genevoise en colère

ATS

5.12.2019 - 20:16

Les fonctionnaires genevois ont manifesté leur colère quelques jours avant le vote du budget 2020 qui n'octroie pas les postes supplémentaires demandés.
Les fonctionnaires genevois ont manifesté leur colère quelques jours avant le vote du budget 2020 qui n'octroie pas les postes supplémentaires demandés.
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

A Genève, près de 800 personnes ont manifesté jeudi soir à l'appel du Cartel intersyndical du personnel de l'Etat et du secteur subventionné. Les fonctionnaires protestent contre le projet de budget 2020 qui sera soumis au Grand Conseil la semaine prochaine.

«Non aux baisses de prestations, oui à plus de postes», ont scandé les manifestants – un millier selon les organisateurs – en défilant au centre ville. A coups des sifflets, ils ont fustigé le budget d'austérité qui, selon eux, se dessine pour 2020. Parti de la Place Neuve, le cortège a relié la l'Hôtel-de-Ville en passant par les rues basses.

Le Conseil d'Etat a présenté en septembre un projet de budget affichant un déficit de 590 millions de francs marqué notamment par les effets de la réforme de l'imposition des entreprises. Ce projet prévoyait 412 nouveaux postes. Mais la commission des finances a supprimé ces postes supplémentaires.

«Ces postes ne sont pas des cadeaux du Conseil d'Etat: ils permettent juste aux services et structures de continuer à travailler», relève le Cartel. Quasiment la moitié de ces postes (194) revenaient au Département de l'instruction publique pour faire à l'évolution démographique et mettre en oeuvre la formation obligatoire jusqu'à 18 ans.

Des service sinistrés

La cheffe du DIP, Anne Emery-Torracinta, avait mis en garde la semaine dernière contre la décision de la Commission des finances. «Sans ces postes, il ne faut pas imaginer qu'on pourrait faire aussi bien qu'avant», avait relevé la conseillère d'Etat socialiste.

Le Cartel craint aussi pour des services déjà sous pression, comme l'office cantonal de la population et des migrations, le Service de protection de l'adulte et le Service de protection des mineurs. Plusieurs intervenants ont décrit la situation difficile de ces «services sinistrés». «Comme chaque année, on étouffe le secteur du social», a déclaré Maimouna Mayoraz, du Syndicat interprofessionnel des travailleurs (SIT).

La commission des finances a en outre refusé de suspendre l'annuité en 2020, soit une dépense de 53 millions de francs. Un geste insuffisant au yeux du Cartel qui appelle au respect des mécanismes salariaux. Le cartel en a «marre que le personnel soit toujours pris comme une variable d'ajustement du budget.» Et de fustiger les cadeaux fiscaux accordés par la droite aux plus riches et aux entreprises. Le vote du budget aura lieu en fin de semaine prochaine.

Mesures de lutte

Le Cartel a appelé à une large mobilisation jeudi devant le Grand Conseil. Une résolution a aussi été acceptée à mains levées en fin de manifestation. Ce texte donne le mandat au Cartel de préparer des mesures de lutte, dont la grève, pour obtenir un budget qui préserve les prestations à la population.

A noter que le Cartel a récemment remporté une victoire d'étape avec l'annonce du report de SCORE, le nouveau système de rémunération de la fonction publique. Le Cartel compte maintenir la pression.

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