Paléontologie La France riche en fossiles de coelacanthes

ATS

9.6.2020 - 12:59

Reconstitution du cœlacanthe Axelrodichthys megadromos dans une rivière du sud de la France au Crétacé supérieur (-85 à -70 millions d’années).
Reconstitution du cœlacanthe Axelrodichthys megadromos dans une rivière du sud de la France au Crétacé supérieur (-85 à -70 millions d’années).
Source: Lionel Cavin/Muséum Genève

Des chercheurs emmenés par le Museum d'histoire naturelle de Genève ont analysé des fossiles de coelacanthes qui peuplaient les eaux du sud de la France il y a 85 à 70 millions d’années. L'étude confirme la richesse et diversité de ces poissons dans les eaux douces.

Les coelacanthes, ces grands poissons rares considérés comme de véritables «fossiles vivants», n’existent aujourd’hui que sous la forme de deux espèces confinées dans le fond de l’Océan Indien. Ce sont les rescapés d’une lignée beaucoup plus florissante et riche qu’on a pu le croire, tant en milieux marins que d’eau douce.

Cette nouvelle étude repose sur plusieurs années de fouilles paléontologiques. Elle confère à la région qui va d’Aix-en-Provence au sud de Carcassonne le rang de dernier territoire au monde peuplé de coelacanthes d’eau douce.

Ce vaste inventaire lancé et coordonné par le paléontologue Lionel Cavin du Muséum de Genève, a été mené grâce à une collaboration inédite de plus de 10 paléontologues professionnels et amateurs travaillant de concert dans ce territoire.

Pour les auteurs, il apparaît de plus en plus évident que ces poissons diversifiés et occupant de multiples niches écologiques ont subi de plein fouet la grande extinction de masse survenue à la fin de l’ère secondaire il y a 66 millions d’années, également responsable de la disparition des dinosaures.

Famille éteinte

Les fossiles mis au jour dans le sud de la France datant du Crétacé supérieur appartiennent exclusivement à une famille de coelacanthes aujourd’hui éteinte, les mawsoniidés, a indiqué mardi le Museum dans un communiqué.

Ces coelacanthes d’eau douce, qui mesuraient jusqu’à 5 mètres de long lorsqu’ils vivaient il y a 120 millions d’années dans les eaux douces et saumâtres d’Afrique et d’Amérique du sud, ont ensuite migré vers l’Europe en évoluant vers des tailles plus petites, d’environ un mètre de long.

Selon les scientifiques, il est nécessaire de préserver ces gisements fossilifères du sud de la France, qui ont été le théâtre de nombreuses découvertes: non seulement ces coelacanthes, mais également d’importantes faunes de dinosaures, de crocodiles, d’oiseaux géants et autres tortues, sans compter les nombreuses autres espèces encore à découvrir.

Des chercheurs français et thaïlandais ont également participé à ces travaux publiés dans la revue PLOS One.

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