VotationsLa loi sur le CO2 est une «chance pour la Suisse»
st, ats
29.3.2021 - 13:08
La révision de la loi sur le CO2 est nécessaire, selon le Conseil fédéral et les cantons. C'est une «chance pour le climat, pour la Suisse et pour notre économie», a souligné lundi la ministre de l'environnement Simonetta Sommaruga.
Keystone-SDA, st, ats
29.03.2021, 13:08
ATS
En tant que pays alpin, la Suisse est particulièrement affectée par les changements climatiques: la hausse des températures y est deux fois plus élevée que la moyenne mondiale. Avec la révision de la loi soumise au peuple le 13 juin, le Conseil fédéral et le Parlement veulent réduire d'ici 2030 de moitié les émissions de gaz à effet de serre de la Suisse par rapport à leur niveau de 1990, conformément à l'Accord de Paris.
La fonte des glaciers, les sécheresses et les catastrophes naturelles sont «non seulement dangereuses, mais aussi coûteuses», a relevé la cheffe du Département de l'environnement. Les dix prochaines années seront décisives pour pouvoir atteindre la neutralité climatique d'ici 2050.
«Rentable d'agir pour le climat»
«Avec les investissements prévus, nous renforçons la protection du climat, nous générons des contrats et créons des emplois dans notre pays», a déclaré la conseillère fédérale devant les médias. Les entreprises bénéficieraient en outre de bonnes conditions cadre et d'une sécurité de planification.
Il devient rentable d'agir dans le respect du climat grâce aux taxes d'incitation prévues dans la révision. Les propriétaires peuvent notamment obtenir un soutien financier pour assainir et investir dans leurs bâtiments, a-t-elle relevé.
Cela permet également de construire des bornes de recharge pour les voitures électriques, d'acheter des bus électriques pour les transports publics et d'encourager les réseaux de chauffage à distance. «Plutôt que des interdictions, nous préférons miser sur des mesures climatiques efficaces et des incitations», a souligné Simonetta Sommaruga.
La révision de la loi aide par ailleurs les régions de montagne, les villes et les communes à atténuer les répercussions des changements climatiques. Concernant les transports, elle garantit la commercialisation de véhicules consommant moins d'essence et de diesel, ce qui réduit les dépenses en carburant.
Une optique sociale
Au cours de la dernière décennie, la Suisse a dépensé environ 80 milliards de francs pour importer du pétrole et du gaz naturel. Cet argent part à l'étranger. «La loi révisée sur le CO2 nous permet de gagner en indépendance vis-à-vis des compagnies pétrolières étrangères et d'investir plus d'argent en Suisse», a encore argumenté la ministre.
Selon le Conseil fédéral, la loi est en outre conçue dans une optique sociale. Les taxes sont en grande partie redistribuées à la population.
Simonetta Sommaruga rejette les critiques selon lesquelles la loi entraînerait des coûts élevés, notamment pour les familles à faible ou moyen revenu. «Une famille de quatre personnes ne paierait qu'une centaine de francs en plus par an – un vol en Europe inclus. Si une famille prend un avion pour les Maldives six fois par an, alors ce sera bien sûr plus cher».
Engagement des cantons
La révision de la loi a également reçu le soutien des cantons. «Celle-ci donne un nouvel élan aux cantons dans leurs efforts pour réduire les émissions de CO2 des bâtiments», a souligné le président de la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie Mario Cavigelli.
«Personne ne sera toutefois obligé de rénover sa maison ou de remplacer son système de chauffage», a-t-il fait remarquer. Selon Mario Cavigelli, la loi sur le CO2 apporte une plus grande sécurité en matière de planification et davantage d'incitations à investir. Elle représente en outre une opportunité pour les entreprises innovantes et les instituts de recherche.
Un large soutien
La révision de la loi est défendue par les cantons, les communes, ainsi que le Groupement suisse pour les régions de montagne. Elle peut également compter sur le soutien de la plupart des partis, des associations environnementales, du Touring Club Suisse (TCS), de l'Association transports et environnement (ATE), ainsi que de nombreuses organisations économiques.
Un comité référendaire issu de milieux économiques, soutenu par l'UDC, juge au contraire la loi «coûteuse et inefficace». Une partie des activistes de la Grève du climat lui reprochent son manque d'ambition. Au total, 123'879 signatures ont été déposées contre ce texte, dont 72'622 étaient valables.