106 voix contre 21La loi valaisanne sur la santé sur les rails
vs, ats
16.5.2024 - 19:20
Le Grand Conseil valaisan a accepté jeudi après-midi la loi sur la santé. Seul l'UDC s'y est opposée. La lecture unique a été refusée de justesse, le texte reviendra donc sur la table des députés pour une deuxième lecture.
Keystone-SDA, vs, ats
16.05.2024, 19:20
ATS
Après avoir examiné une quarantaine d'amendements, les députés ont finalement entériné la loi par 106 voix contre 21. Tous les groupes, à l'exception de l'UDC, se sont dits globalement satisfaits.
Ils ont notamment salué l'ancrage dans la loi de l'interdiction des thérapies de conversion, qui visent à changer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre. Elles sont jugées «discriminatoires, cruelles, inhumaines et dégradantes par l'ONU», a souligné le chef du département de la santé Mathias Reynard.
S'il a soutenu cette interdiction, le Centre haut-valaisan aurait préféré que la question soit «réglée au niveau national». Quant à l'UDC, elle a estimé que cet article de loi, qui concerne une pratique marginale, voire «inexistante» en Valais, n'a rien à faire dans la loi sur la santé.
Mathias Reynard a rappelé que cette interdiction répond à un postulat largement accepté par le Grand Conseil. Aujourd'hui, «nous envoyons un signal clair qui dit que ces thérapies de conversion sont inadmissibles et n'ont pas de place en Valais», a-t-il appuyé.
Le Valais suit ainsi les traces de plusieurs cantons, dont Neuchâtel qui a interdit les thérapies de conversion en 2023, et Vaud et Genève qui sont en voie de le faire. Au niveau suisse, le Conseil national a approuvé en décembre 2022 une motion allant dans ce sens; le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
Infirmier cantonal indépendant
La création d'un poste d'infirmier cantonal est aussi ancrée dans la nouvelle loi valaisanne. La question a passablement fait débat jeudi après-midi, au point d'étonner Mathias Reynard, qui a rappelé qu'une motion sur le sujet avait largement été acceptée par le Parlement.
Le PLR s'est opposé à ce poste, qui, selon lui, reviendrait à «ouvrir une boîte de Pandore», risquant de créer un précédent pour d'autres professions. Quant au Centre haut-valaisan, il souhaitait rattacher le poste au médecin cantonal.
La large consultation menée dans les milieux concernés a montré qu'une subordination de l'infirmier cantonal au médecin cantonal n'est pas du tout souhaitée, mais qu'il s'agit plutôt d'une «complémentarité», a souligné le chef du département de la santé. Le ou la titulaire du poste sera indépendant et chargé de promouvoir et de valoriser toutes les professions soignantes et de développer une vision stratégique des soins infirmiers.
Avec 73 oui, 50 non et une abstention, la majorité des deux tiers nécessaire pour une lecture unique n'a juste pas été atteinte. A la satisfaction du PLR et de l'UDC qui souhaitent réexaminer le texte.