Aide au suicide La médecin acquittée refuserait la patiente

ATS

15.7.2019 - 05:28

Pour Erika Preisig, il faut prendre au sérieux le désir de mort des personnes atteintes de maladies psychiques (archives).
Pour Erika Preisig, il faut prendre au sérieux le désir de mort des personnes atteintes de maladies psychiques (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK

La médecin bâloise acquittée de prévention de meurtre dans un cas de suicide assisté n'accompagnerait plus la patiente en question, selon ses dires. Elle plaide toutefois pour la prise au sérieux du désir de mort des personnes atteintes de maladies psychiques.

«Si je pouvais revenir en arrière, je n'accompagnerais plus cette femme», explique lundi Erika Preisig dans une interview aux journaux alémaniques de Tamedia. Marquée par le stress du procès, elle ajoute: " Plus jamais le destin d'un autre être humain ne doit devenir le mien».

Elle aurait pu éviter une plainte contre elle seulement si elle avait refusé d'aider cette femme qui souffrait d'une maladie psychique et ainsi pris le risque qu'elle se suicide en se jetant du balcon, écrit Mme Preisig. Elle exige une réglementation légale de l'aide au suicide. Selon elles, les nouvelles directives de l'Académie suisse des sciences médicales devraient être transcrites dans la loi.

La médecin reconnaît qu'accompagner des malades psychiques qui souhaitent mourir reste problématique. Par rapport à leur désir de mourir, les personnes souffrant de maladies psychiques sont désavantagées car les psychiatres ont de la peine à accepter ce désir comme un choix rationnel. Pour eux, un désir de mort est toujours le signe d'une dépression, relève-t-elle.

Condamnation partielle

Mme Preisig était accusée d'avoir pratiqué une aide au suicide irrégulière. En 2016, elle a aidé une sexagénaire souffrant de maladie psychique à mourir sans demander de rapport externe, bien qu'elle savait que cela était exigé.

Si Mme Preisig a été acquittée de la prévention de meurtre, le Tribunal pénal de Bâle-Campagne l'a condamnée mardi dernier à 15 mois de prison avec sursis pour violation du droit sur les produits thérapeutiques et à une amende de 20'000 francs. Pendant la période probataire, elle est en outre interdite de pratiquer l'aide au suicide pour des patients souffrant de maladies psychiques.

La procureure avait requis une peine de cinq ans de prison pour meurtre et une peine pécuniaire de 100 jours-amendes à 100 francs (10'000 francs) tandis que la défense réclamait l'acquittement.

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