«Un élément central»La Municipalité de Lausanne s'oppose au désarmement de sa police
sj, ats
31.1.2025 - 12:26
La Municipalité de Lausanne s'oppose clairement au projet de désarmement des policiers dans sa commune. Le Conseil communal a récemment accepté un postulat écologiste demandant qu'à l'avenir la police municipale ne porte plus d'armes à feu lors de certaines missions.
«Le port de l'arme de service est un élément central du travail de la police et sert en premier lieu à protéger la population ainsi que les policières et les policiers eux-mêmes», expliquait la faîtière.
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Keystone-SDA, sj, ats
31.01.2025, 12:26
31.01.2025, 12:30
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«Suite à l'émotion et l'inquiétude suscitée au sein de la population et du Corps de police après l'adoption par le Conseil communal le 14 janvier dernier du postulat du Vert Ilias Panchard, 'Projet pilote pour une police de proximité sans arme à feu', la Municipalité a souhaité sans délai clarifier sa position», indique-t-elle vendredi dans un communiqué.
Elle explique avoir adressé ce même jour un courrier au Corps de police pour l'informer qu'elle «donnerait une suite négative à ce texte et qu'elle avait chargé la Direction de la sécurité et de l'économie de répondre dans ce sens». C'est donc le municipal PLR responsable de la sécurité, Pierre-Antoine Hildbrand, qui s'occupera de répondre au postulat des Vert-e-s.
L'intervention parlementaire avait été soutenue par les Vert-e-s, les socialistes et le groupe Ensemble à Gauche. Il avait en revanche été combattu par la droite (PLR, l'UDC et les Vert’libéraux).
Le postulat stipule notamment que le port d'armes à feu complique les mesures de désescalade. Selon le texte, seules les personnes devant intervenir en cas de fusillade ou d'un autre crime violent devraient encore porter une arme de service.
Propre sécurité et celle de la population
«Les activités de la Police municipale de Lausanne s'inscrivent dans le cadre de l'organisation policière vaudoise et du droit cantonal qui prescrit le port d'armes comme principe général», rappelle aussi la Ville dans son communiqué.
«Même si la majorité des interventions de police ne nécessite pas de recourir à la contrainte, et encore moins fort heureusement à l'arme à feu, les policières et policiers demeurent, dans leur mission de sécurité, dépositaires du monopole de la force publique et doivent ainsi, selon la Municipalité, demeurer armés pour leur propre sécurité comme pour celle de la population», écrit-elle.
L'exécutif lausannois tient aussi à rappeler «qu'il dispose d'autres unités en uniformes en rue et non armées (agents d'accueil et de sécurité, correspondantes et correspondants de nuit, etc) dont le rôle est complémentaire mais clairement distinct de celui de la police». La Municipalité réitère au passage son «entière confiance» et son soutien au Corps de police pour son engagement en faveur de la sécurité de la population lausannoise.
Vives réactions
L'acceptation du postulat a suscité de vives et nombreuses réactions. La Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP) s'est, par exemple, montrée clairement défavorable au projet, se disant «très inquiète» de la démarche lausannoise.
«Le port de l'arme de service est un élément central du travail de la police et sert en premier lieu à protéger la population ainsi que les policières et les policiers eux-mêmes», expliquait la faîtière.
«Les missions de police peuvent impliquer des situations imprévisibles et potentiellement dangereuses, dans lesquelles une action rapide et déterminée est nécessaire. Sans armes à feu, la sécurité tant de la police que des citoyens serait gravement menacée», écrivait-elle.
Renoncer aux armes à feu ne conduirait toutefois pas à une société plus pacifique, mais limiterait considérablement la capacité d'action de la police dans des situations critiques, selon la FSFP.
Réaction politique aussi, notamment au PLR suisse qui a entre-temps lancé une pétition nationale contre le «désarmement de la police».