Petra Gössi quittera la présidence du PLR à la fin de l'année. La conseillère nationale schwyzoise veut se concentrer davantage sur sa carrière professionnelle. Elle continuera à siéger au Parlement. Le PLR veut profiter de son départ pour relancer sa stratégie.
Petra Gössi a fait son annonce lundi sur Twitter. Dans une vidéo, la présidente indique avoir discuté de sa démission avec la direction du parti. Cette décision laisse le temps pour organiser sa succession en vue des élections fédérales, indique le PLR dans un communiqué.
Présidente du PLR depuis plus de cinq ans, Petra Gössi démissionne au lendemain du rejet de la loi sur le CO2 par le peuple. De nombreux reproches ont été faits au parti, notamment de ne pas s'être suffisamment engagé en faveur de l'objet.
Ce compromis avait pourtant été largement élaboré et soutenu par les libéraux-radicaux après un premier échec au Parlement à fin 2018. Critiqué pour ses propositions contre la loi lors du débat au Conseil national, le PLR avait alors lancé une consultation auprès de ses 120'000 membres. Plus de trois quarts avaient estimé que le parti devait davantage s'engager pour le climat et l'environnement.
Malgré ces exigences, la base ne semble pas avoir suivi l'appel des instances dirigeantes du parti en faveur de la loi CO2. Le résultat de la votation a montré que personne n'est contre la politique environnementale, relève Mme Gössi dans sa vidéo. «Nous avons maintenant la possibilité de rassembler les différents courants sous une nouvelle direction».
Décision stratégique
Le PLR voit dans le départ de la présidente le moyen de relancer sa stratégie en vue des élections fédérales de 2023. Il reste suffisamment de temps pour préparer le scrutin «de manière optimale et présenter de nouveaux visages et idées», écrit-il.
Le parti compte mener une politique environnementale et climatique libérale, en continuant d'impliquer la base. Il souhaite aussi aborder les questions qui touchent à la sécurité, à la politique européenne, à la politique sociale, notamment en ce qui concerne la prévoyance vieillesse, ainsi qu'au maintien et à la création d'emplois.
La succession de Petra Gössi sera lancée prochainement. Le PLR va réunir un comité de sélection à cet effet.
Aile droite du parti
Elue présidente du parti en avril 2016, la conseillère nationale schwyzoise a succédé à Philipp Müller. Située à l'aile droite de son parti, elle s'est fait un nom avec les thèmes financiers. En 2014, elle s'est illustrée en exigeant que le canton de Schwyz verse sa contribution à la péréquation financière sur un compte bloqué.
Le milieu catholique dont elle est issue a influencé ses positions sur les questions de société. Elle est ainsi opposée à l'adoption d'enfants par des couples de même sexe.
En outre, Petra Gössi n'a jamais eu peur des rapprochements avec l'UDC, que ce soit pour des listes communes lors des élections cantonales ou au niveau national. Ses critiques contre la Cour européenne des droits de l'homme ne sont ainsi pas passées inaperçues. Elle était également sous pression après l'échec des négociations avec l'UE sur l'accord-cadre.
Entrée au Conseil national en 2011, Petra Gössi y est membre de la commission de l'économie et des redevances. Elle est juriste au sein de l'entreprise de gestion de fortune et conseil Baryon à Zurich.