Fédérales La présidence du PS remise en question

ATS

21.10.2019 - 15:23

Christian Levrat joue peut-être ses dernières mesures à la tête du PS.
Christian Levrat joue peut-être ses dernières mesures à la tête du PS.
Source: KEYSTONE/CYRIL ZINGARO

La défaite des socialistes dimanche pose naturellement la question de la présidence. Christian Levrat, à la tête du PS depuis 2008, est sur la sellette. Impossible toutefois à l'heure actuelle de savoir s'il revendiquera un nouveau mandat lors du Congrès de 2020.

«Dans les jours et semaines à venir, nous analyserons en détail les résultats socialistes au sortir de ces élections et nous nous interrogerons naturellement de manière autocritique. Nous discuterons en interne de nos positions, de notre campagne et bien sûr des questions d’ordre plus personnel», indique lundi le parti dans une prise de position écrite transmise à Keystone-ATS.

Impossible d'en savoir plus sur les intentions du Fribourgeois, les ténors PS se montrant plutôt discrets au lendemain des élections. Le parti indique tout au plus qu'il prendra son temps sans précipiter les choses. Les délégués auront une première occasion de thématiser le leadership du parti lors de l'Assemblée des délégués du 30 novembre.

Mais les décisions pour les quatre prochaines années seront prises lors du Congrès du PS Suisse, qui se tiendra les 4 et 5 avril 2020. La base élira alors son président. Le mandat est d'une durée de deux ans. «Personne n'a jusqu'à présent demandé le retrait de Christian Levrat», assure Gaël Bourgeois porte-parole du PS.

Tendance baissière depuis 2003

La défaite du PS aux fédérales est cuisante, puisque c'est son pire résultat depuis 1919. Mais la tendance à la baisse ne date pas d'hier. Sa force électorale s'effrite depuis 2003 au niveau national. Et lors des dernières élections cantonales, le parti à la rose a perdu des sièges dans trois cantons romands en 2017, à savoir Vaud (-4), Neuchâtel (-1) et Valais (-1).

Pour dimanche, Christian Levrat se montre à la fois déçu et soulagé. «Le parlement s'est clairement déplacé vers la gauche: au National, PS, extrême-gauche et Verts remportent 14 sièges supplémentaires. Cela ouvre de nouvelles perspectives aux alliances progressistes». En outre, comparé au PS français ou au SPD allemand, le PS Suisse s'en tire relativement bien.

Le président ne cache cependant pas son mécontentement: «Je ne suis évidemment pas satisfait du résultat du PS. Nous avons perdu au profit des Verts, c'est clair.» Au sein du PS, les Jeunes du parti invoquent quant à eux d'autres facteurs qui n'ont rien à voir avec la poussée verte.

Pas assez profilé

«Le PS n'a pas été capable de présenter une véritable alternative de gauche ces dernières années», estime Ronja Jansen, présidente de la Jeunesse socialiste. Selon elle, il est nécessaire de renouveler le parti. En ce sens, les nouvelles élues comme Tamara Funiciello (BE) ou Sandra Locher Benguerel (GR) illustrent la volonté de changement des citoyens.

«Ces personnes ont une compréhension de la politique différente de celle d'élus de longue date. Elles sont capables de traduire en politique les messages de la rue», explique-t-elle. Interrogée sur une éventuelle responsabilité de la direction, la présidente ne veut pas d'une chasse aux sorcières.

Il n'est pas question de demander le retrait de quiconque. Le temps est à l'analyse. Mme Jansen refuse tout autant de commenter un éventuel retrait de Christian Levrat de la présidence au printemps prochain. «Ce ne sont que des spéculations».

Chez les Femmes socialistes, la retenue est également de mise. Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions, selon Natascha Wey co-présidente des femmes PS. Il faut attendre la fin des deuxièmes tours au Conseil des Etats. Mais il est clair que la question de la présidence sera sur la table lors de la prochaine assemblée des délégués à la mi-novembre, ajoute-t-elle.

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