ConfidentialitéLa protection des données ébranlée par le coronavirus
vey, ats
28.1.2021 - 11:00
La pandémie a bouleversé la donne en matière de protection des données. Les autorités de protection des données estiment qu'il faut redoubler d’efforts pour limiter autant que possible les atteintes à la sphère privée et à l’autodétermination.
La digitalisation gagnait déjà du terrain dans tous les domaines de la vie. Mais la pandémie, qui a obligé une grande partie de la population à travailler en ligne depuis la maison, a bouleversé la donne, ont souligné jeudi à Berne les préposés à la protection des données de la Confédération et des cantons.
Par exemple, la publication du nombre d’infections va de soi dans les grandes communes, mais pas dans les petites, puisque les personnes malades pourraient facilement être identifiées. Quant à l’utilisation d’une application lors de l’enseignement à distance, elle ne serait que partiellement conforme à la protection des données, ont relevé les spécialistes à l'occasion de la Journée internationale de la protection des données.
Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, la protection des données est prise en étau, indiquent les préposés dans un communiqué. D'un côté, chacun a le droit de protéger sa sphère privée et de gérer soi-même les informations le concernant. Et de l'autre, la Confédération et les cantons doivent protéger les personnes contre la pandémie.
Autodétermination menacée
Ainsi, il convient de veiller à ce que les mesures prises par les autorités, en vertu du droit d’urgence et qui ont une incidence sur la sphère privée et l’autodétermination, restent limitées dans le temps. Elles doivent à terme être soumises à l’approbation des autorités législatives. Les préposés rappellent qu'il a été possible de soumettre SwissCovid à la procédure pilote ordinaire prévue par la loi sur la protection des données.
Les autorités de protection des données de la Confédération et des cantons doivent aussi penser à demain. Car la collecte systématique de données personnelles par des acteurs privés, dans le cadre de la pandémie, est susceptible de modifier à long terme la question de l’autodétermination.