La cellule de coordination nationale élaborée par le Service sanitaire coordonné (SSC) se tient prête à agir en cas d'afflux massif de patients dans les hôpitaux suisses. Mardi après-midi, le SSC a indiqué qu'aucun patient n'avait encore été déplacé dans le cadre de cette coordination. La Rega est sollicitée pour organiser et coordonner les transferts.
Cette coordination, jugée centrale au cours de cette deuxième vague, devrait permettre de mieux répartir les patients entre les hôpitaux, en cas de surcharge de malades dans leurs unités de soins intensifs. On était pas loin du plafond mardi après-midi.
L'hôpital neuchâtelois affichait ainsi 13 lits occupés sur 14, soit le plus haut taux d'occupation en Suisse romande. Il est suivi du Valais avec 22 sur les 25 disponibles et Fribourg 20 sur les 24.
Le plan de «coordination nationale en cas d'afflux massif de patients dans les unités de soins intensifs durant la pandémie du Covid-19» a été élaboré par le SSC, à l'initiative de la Société suisse de médecine intensive (SSMI). Il est entré en vigueur déjà depuis la mi-juin.
Répartir les patients
Contactée, la SSMI a indiqué qu'un modèle à quatre niveaux est prévu pour le plan de coordination. Afin de pouvoir au mieux répartir les patients gravement malades, la Suisse a été divisée en sept grandes régions: la région lémanique, l'espace Mittelland, le Nord-Ouest, le canton de Zurich, la Suisse orientale, la Suisse centrale et le Tessin.
Le premier niveau se réfère à un fonctionnement normal. La coordination se fait alors en grande partie directement entre les institutions hospitalières.
La deuxième étape sera mise en œuvre dès que les unités de soins intensifs d'une des régions seront remplies à 80 % et qu'un cinquième de ces lits sera occupé par des patients atteints de coronavirus. À partir de cette étape, l'unité de coordination nationale va proposer les transferts de patients vers d'autres grandes régions, mais uniquement si l'hôpital concerné le souhaite.
Dans la troisième phase, les unités de soins intensifs ont déjà atteint une capacité de 90 %, dont la moitié est occupée par des patients atteints de coronavirus. Ponctuellement, des lits supplémentaires sont mis en service. À partir du quatrième niveau, les capacités d'urgence seront encore augmentées et le bureau de coordination national prend en charge la gestion des lits ad hoc.
La SSMI précise que la subsidiarité est importante dans ce modèle. Les cantons ou unités peuvent décider s'ils veulent accueillir un transfert à la demande de la cellule. Lors de la première vague, certains hôpitaux étaient aux limites de leurs capacités tandis que d'autres tournaient pratiquement à vide en raison de l'interdiction du Conseil fédéral de traiter les cas non urgents.
La Rega sollicitée
Dans le cadre de cette cellule, la Rega a été mandatée par le SSC afin de prendre en charge l'organisation et la coordination des lits en soins intensifs. «En cas de surcharge d'une région, les hôpitaux peuvent contacter la Rega et sa centrale d'intervention est prête à fournir un soutien immédiat», déclare Emilie Pralong, porte-parole de la Garde aérienne, contactée par Keystone-ATS.
Le transport ne sera pas nécessairement effectué par l'institution. Celle-ci devient cependant un élément important dans ce plan qui vise à mieux répartir les patients en soins intensifs. «Pour l'instant, nous n'avons pas encore eu des transferts effectués par la Rega dans le cadre de ce plan», précise Stefan Hofer, porte-parole de l'armée.