Pandémie COVID-19: la situation tend à se stabiliser, mais les soins intensifs sont à saturation

vf, ats

17.11.2020 - 15:30

Les mesures prises pour freiner l'épidémie de Covid semblent faire effet. La situation se stabilise, mais la charge sur les hôpitaux reste préoccupante. Partout en Suisse, les unités de soins intensifs atteignent leur seuil de saturation.

Le nombre de décès quotidiens continue d'augmenter et celui des hospitalisations demeure élevé, a déclaré mardi devant la presse Virginie Masserey, cheffe de la section contrôle de l'infection de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Les capacités des hôpitaux n'ont pu être maintenues que grâce à la création de nouvelles places et au report des interventions non urgentes.

Le taux de reproduction du virus est à peine en-dessous de 1. Mais il faudrait qu'il baisse encore de manière plus significative pour résoudre les problèmes de capacités des hôpitaux, a-t-elle dit.

Le nombre de patients souffrant du Covid est encore trop élevé pour le système hospitalier suisse, a déclaré Virginie Masserey, de l'OFSP (archives).
Le nombre de patients souffrant du Covid est encore trop élevé pour le système hospitalier suisse, a déclaré Virginie Masserey, de l'OFSP (archives).
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L'incidence nationale sur 14 jours se situe à 967 infections pour 100'000 habitants, variant entre 470 et 2080 selon les cantons, signe de grosses disparités régionales. Certains signes sont toutefois encourageants. Le taux de positivité se stabilise à 24%, voire diminue légèrement.

Capacités limites

Reste que les services de soins intensifs en Suisse sont fortement sollicités. Mardi matin, il restait 34 lits certifiés en Suisse. A 12h30, ils étaient tous occupés, a indiqué Andreas Stettbacher, délégué du Conseil fédéral pour le Service sanitaire coordonné.

Ces dix derniers jours, la part des patients atteints du Covid-19 en soins intensifs a augmenté. Elle représente 60% des personnes hospitalisées dans ces services.

Les unités de soins intensifs sont particulièrement chargées dans la région lémanique, l’Espace Mittelland et la région bâloise, a détaillé M. Stettbacher. Le taux d'occupation y est supérieur à 80%.

La Suisse compte 876 lits certifiés en soins intensifs pratiquement tous occupés. Il s'y ajoute une réserve de 240 lits non certifiés, mais cela ne suffit pas.

Le Service sanitaire coordonné, la Conférence des directeurs cantonaux de la santé, l'organisation H+ et la Société suisse de médecine intensive appellent les cantons et les hôpitaux à effectuer des transferts suprarégionaux de patients dès que 80% de leurs capacités sont atteintes. Les transferts sont difficiles pour les patients concernés et pour leurs proches, mais ils sont nécessaires, a ajouté M. Stettbacher. Il faut les accepter.

Dans la bonne direction

Interrogée sur d'éventuelles mesures supplémentaires à mettre en place, Virginie Masserey ne s'est pas prononcée. «Aujourd'hui, on est prudemment confiants que les choses vont dans la bonne direction». La stratégie reste pour l'heure la même, à savoir prévenir la maladie en se conformant aux mesures d'hygiène et de distance et réagir dès les premiers symptômes en allant se faire tester.

La Suisse a choisi l'option médiane de maintenir la vie sociale et économique, mais de restreindre les activités auxquelles on peut renoncer sans trop d'impact sur la vie quotidienne. «C'est au politique de décider s'il faut en faire plus».

Volumes de vaccins à gérer

Concernant les vaccins, Virginie Masserey a indiqué qu'il n'y avait pas encore de décision sur qui devrait être vacciné en premier. On n'a pas encore assez d'informations sur ces produits. Ca dépendra aussi du nombre de doses et quel vaccin sera fourni. Mais il est vraisemblable que les personnes vulnérables seront les premières servies.

Actuellement, la Confédération est en pleine préparation logistique pour la fourniture du vaccin. Il s'agit d'anticiper les volumes de stockage nécessaires dans les cantons, à quelle température on doit conserver les produits et pendant combien de temps, a expliqué la responsable.

L'OFSP reçoit progressivement des informations des fabricants. Pour le Moderna, la firme a par exemple fait savoir que ce vaccin pouvait être maintenu 30 jours à température ambiante, «plutôt une bonne nouvelle», selon Mme Masserey.

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