Coronavirus La Suisse officialise un accord avec l'OMS et soutient un traité

sn, ats

24.5.2021 - 10:49

La Suisse soutient le scénario d'un traité international contre les pandémies. Le conseiller fédéral Alain Berset l'a annoncé lundi à Genève et il a signé avec l'OMS un accord pour abriter au laboratoire de Spiez (BE) un dépôt mondial des coronavirus.

Le conseiller fédéral Alain Berset a dit que la Suisse est favorable à un traité international contre les pandémies. (archives).
Le conseiller fédéral Alain Berset a dit que la Suisse est favorable à un traité international contre les pandémies. (archives).
KEYSTONE/ANTHONY ANEX

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Dans son discours d'ouverture de la 74e Assemblée mondiale de la santé, qui réunit les 194 membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il a appelé à attribuer à celle-ci «des compétences suffisantes» et un financement durable. Notamment pour le programme d'urgence face aux situations comme la pandémie.

Plusieurs investigations internationales indépendantes ont récemment mis en cause l'OMS et les Etats dans leur réponse à la crise. Elles ont conclu que l'organisation n'avait pas les ressources pour accomplir les tâches qui lui sont demandées.

La Suisse veut un renforcement de l'OMS. Raison pour laquelle elle soutient le scénario d'un traité contre les pandémies, lancé par l'UE, pour mieux anticiper la prochaine. «Nous avons souvent été dépassés», a encore affirmé le conseiller fédéral. «Nous pouvons tous faire mieux».

Les Etats membres devront décider cette semaine lors de cette réunion en ligne depuis Genève s'ils ouvrent des négociations sur un traité. Des divergences sont observées entre ceux qui souhaitent des discussions immédiates et ceux qui aimeraient attendre un peu.

Macron pour un pouvoir d'investigation

La collaboration entre Etats face à la pandémie n'est pour le moment pas suffisante, a admis le conseiller fédéral. «Nous n'y sommes pas parvenus», a-t-il dit, appelant à des avancées.

Comme lui, le président français Emmanuel Macron a estimé que «la réponse ne peut être que multilatérale» et souhaite que l'OMS puisse mener des investigations, par des équipes rapides, en cas de pathogène important pour la sécurité sanitaire mondiale. Un avis partagé par la chancelière allemande, qui se dit aussi favorable à un Conseil mondial des menaces sanitaires.

Plusieurs acteurs comme les Etats-Unis et l'UE ont annoncé récemment partager des doses de vaccin. La Suisse se contente pour le moment de financer le dispositif Covax pour un accès équitable au vaccin, avec 300 millions de francs qui doivent être votés par le Parlement.

Dépôt mondial à Spiez

Autre action de la Suisse, Berne avait proposé à l'OMS d'utiliser le laboratoire de Spiez pour accueillir un dépôt mondial du coronavirus et d'autres pathogènes, initiative validée par l'organisation.

De quoi faciliter la recherche et la collaboration, alors que plusieurs pays se sont dits volontaires pour partager leurs virus. Lundi, M. Berset a signé un accord avec le directeur général de l'organisation Tedros Adhanom Ghebreyesus pour formaliser ce dispositif.

Dans son discours, il a encore réaffirmé la préférence de la Suisse pour des licences volontaires des entreprises pharmaceutiques pour accélérer la production de vaccins. Il n'a pas mentionné la levée provisoire de brevets, proposée par plusieurs Etats à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à laquelle Berne est opposée. Les Etats sont réunis pendant huit jours et aborderont notamment mardi les rapports des investigations sur la pandémie.