COP28 La Suisse se réjouit de la sortie progressive des énergies fossiles

st, ats

13.12.2023 - 11:12

Les Etats ont dressé lors de ce sommet un premier bilan intermédiaire des progrès réalisés dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat de 2015, rappelle mercredi l'Office fédéral de l’environnement (OFEV) dans un communiqué. Il met en évidence les lacunes en matière de protection du climat et émet plusieurs recommandations pour que les objectifs de l'accord restent atteignables.

En tant que petit pays, la Suisse est tributaire du fait que tous les pays fassent des efforts pour sortir des énergies fossiles (image symbolique).
En tant que petit pays, la Suisse est tributaire du fait que tous les pays fassent des efforts pour sortir des énergies fossiles (image symbolique).
ATS

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Une recommandation vise le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici à 2030. Une autre, inédite, prévoit la sortie progressive du charbon, du pétrole et du gaz d’ici à 2050.

La Suisse juge ce résultat positif. En tant que petit pays, elle est tributaire du fait que tous les pays, surtout ceux qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre, fassent des efforts pour sortir des énergies fossiles.

En outre, la formulation retenue autorise également l'utilisation de technologies de captage et de stockage du CO2, relève l'OFEV. La Suisse s'efforcera de faire en sorte que ces technologies ne soient utilisées que pour les émissions difficilement évitables.

Un «signal» pour le WWF et Greenpeace

Le WWF voit dans le consensus trouvé pour une transition hors des énergies fossiles un «succès partiel». Si une voie contraignante pour une sortie globale de ces énergies n'a malheureusement pas été intégrée dans la déclaration finale, la communauté internationale s'engage clairement à sortir progressivement du charbon, du pétrole et du gaz d'ici 2050.

Cela constitue un signal important et clair pour toutes les entreprises, les banques et les assurances, commente Patrick Hofstetter, expert climatique au WWF Suisse, cité dans un communiqué. «Investir dans de nouvelles infrastructures pour les énergies fossiles n'est plus viable.»

L'objectif à moyen terme pour 2035 est également fixé. D'ici là, les émissions mondiales doivent diminuer de 60% et chaque pays doit apporter sa contribution. Au plus tard en 2025, les Etats devront soumettre à l'ONU leurs nouveaux plans de protection du climat et expliquer comment ils comptent se conformer à l'objectif.

Avec sa trajectoire actuelle, la Suisse ne répond à aucun des objectifs climatiques, critique le WWF. Le 20 décembre, le Conseil national pourra toutefois apporter des améliorations lors de ses délibérations sur la loi sur le CO2.

Pour Greenpeace, le texte adopté n'est pas l'accord historique dont le monde a besoin et il comporte de nombreuses lacunes. Il donne néanmoins un signal pour la fin de l'ère des combustibles fossiles et invite les pays à développer les énergies renouvelables et les mesures d'efficacité énergétique.

Afin de combler son retard, la Suisse doit rapidement s'engager sur cette voie, relève l'organisation dans une prise de position. Le pays aurait «tout à y gagner», par exemple en termes d'opportunités économiques et de création de nouveaux emplois, estime-t-elle.

Fonds pour les dommages climatiques

La COP28 a également permis de définir les grandes lignes du fonds pour les pertes et dommages climatiques, qui doit notamment soutenir les pays les plus pauvres et les plus touchés par les changements climatiques. La Suisse aurait toutefois souhaité que tous les pays à fortes émissions et qui en ont les moyens financiers soient invités à y contribuer, écrit l'OFEV.

Afin de réaliser l'objectif de doubler le financement de l'adaptation au changement climatique, la Suisse allouera 135 millions de francs au Fonds vert pour le climat, 15 millions au Fonds d'adaptation au changement climatique, 15 millions au volet climat de la Banque africaine de développement, 5 millions au Fonds pour l'Amazonie et 1 million au réseau de Santiago, rappelle l'OFEV.

Ce réseau d'institutions de l'ONU et d'ONG soutient les pays frappés par des catastrophes en leur fournissant une assistance technique, par exemple dans la mise en place de systèmes d'alerte précoce.