Si la hausse du nombre de cas de coronavirus se poursuit en Suisse, le pays va connaître un automne et un hiver «très compliqués», prévient Jacques Fellay, membre de la task force Covid-19 de la Confédération suisse. «Nous sommes sur une pente dangereuse», selon lui.
«On l'a vu un peu partout ces dernières semaines [...] des foyers [...] peuvent repartir très rapidement, notamment dans des lieux fermés», remarque dans un entretien diffusé mercredi par Le Nouvelliste le médecin-chercheur, expert en génomique et en infectiologie.
Il relève que la Suisse est passée d'une quinzaine de cas par jour au début juin à près de 200 actuellement. «L'augmentation est importante. Nous avons été un peu trop confiants». Il faut arriver à ne pas dépasser les 300 cas par jour d'ici à un mois, ajoute le directeur de l’unité de médecine de précision du CHUV.
Reconfinement pas exclu
L'important, poursuit-il, est d'aborder avec un nombre minimal de cas quotidiens la saison froide, plus favorable au virus. «Les grands foyers de contamination qui ont été identifiés jusqu'ici sont essentiellement des lieux fermés», note-t-il, alors que la population passe plus de temps à l'extérieur pendant l'été.
Outre le port du masque sanitaire, celui qui est aussi professeur à l'EPFL préconise d'éviter les grands rassemblements jusqu'à l'arrivée d'un vaccin. «La raison est simple: il est essentiel de pouvoir assurer un traçage efficace des contacts en cas d'infection avérée de l'un des participants. C'est difficilement imaginable avec de très grands rassemblements».
Si la situation devait continuer à empirer, l'expert n'exclut pas un retour de confinements, comme à Melbourne ou à Barcelone. «En Suisse, on peut très bien imaginer dans les mois à venir des confinements ciblés sur une région, une ville ou un village», explique-t-il.