La Verte Fabienne Fischer a remporté dimanche l'élection complémentaire au Conseil d'Etat genevois. Cette avocate de 59 ans devance largement Pierre Maudet qui échoue à conserver le siège qu'il avait lui-même remis en jeu.
Fabienne Fischer, nouvelle élue Les Verts au conseil d'État, pose pour le photographe sur la Treille à l'issue du 2e tour de l'élection complémentaire du Conseil d'État genevois.
La Verte Fabienne Fischer, qui partait favorite pour le deuxième tour de l'élection complémentaire au Conseil d'Etat genevois, a été élue dimanche. (archives).
Fabienne Fischer, nouvelle elue Les Verts au conseil d'Etat, accompagnée d'Antonio Hodgers, derrière gauche, conseiller d'Etat genevois, et de Carlo Sommaruga, dernier droite, conseiller aux Etats (Parti socialiste - GE), arrive au lieu de la présentation des résultats de l'élection.
Pierre Maudet n'a pas réussi son pari: il perd son siège au Conseil d'Etat genevois au profit de la Verte Fabienne Fischer.
La Verte Fabienne Fischer est élue à l'exécutif - Gallery
Fabienne Fischer, nouvelle élue Les Verts au conseil d'État, pose pour le photographe sur la Treille à l'issue du 2e tour de l'élection complémentaire du Conseil d'État genevois.
La Verte Fabienne Fischer, qui partait favorite pour le deuxième tour de l'élection complémentaire au Conseil d'Etat genevois, a été élue dimanche. (archives).
Fabienne Fischer, nouvelle elue Les Verts au conseil d'Etat, accompagnée d'Antonio Hodgers, derrière gauche, conseiller d'Etat genevois, et de Carlo Sommaruga, dernier droite, conseiller aux Etats (Parti socialiste - GE), arrive au lieu de la présentation des résultats de l'élection.
Pierre Maudet n'a pas réussi son pari: il perd son siège au Conseil d'Etat genevois au profit de la Verte Fabienne Fischer.
Fabienne Fischer obtient 47'507 voix (41,82% des suffrages). Elle estime être «la bonne personne pour redonner aux institutions la légitimité dont elles ont besoin». Peu expérimentée en politique, elle se dit intéressée par tous les départements et aura jusqu'en 2023 pour faire ses preuves. Elle entrera en fonction le 29 avril.
Son élection fait basculer la majorité du Conseil d'Etat à gauche. A Genève, cette situation ne s'est produite qu'une seule fois depuis la Deuxième Guerre mondiale. C'était lors de la législature 2005-2009. Déjà en tête du premier tour, Mme Fischer partait favorite avec le soutien de gauche qui compte sur sa nouvelle majorité pour répondre à l'urgence sociale.
Face à ce front uni, la droite exposait ses divisions avec trois candidats en lice. Pierre Maudet, qui en appelait au verdict du peuple, avait créé la surprise au premier tour en se plaçant en deuxième position largement devant le candidat du PLR. Mais il n'a pas réussi son pari dimanche. L'ex-PLR, qui se présentait en indépendant, obtient 38'184 suffrages (33,61%).
«Tourner la page»
Déçu par ce résultat, Pierre Maudet ne jette toutefois pas l'éponge. «Je continuerai à me mettre à disposition du canton. Je poursuivrai l'activité politique, sans doute d'une autre manière», a-t-il ajouté en soulignant que tout est ouvert. Pierre Maudet quittera le Conseil d'Etat où il siège depuis 2012.
Le conseiller d'Etat Antonio Hodgers se réjouit que le canton puisse «tourner la page de l'affaire Maudet». «Je suis satisfait pour Genève», a déclaré le ministre écologiste. Révélée au printemps 2018, cette affaire qui a eu un écho national très négatif empoisonne depuis la vie politique genevoise.
Le Conseil d'Etat avait privé le magistrat démissionnaire de toutes ses prérogatives suite à un rapport alarmant sur la gestion du personnel de son Département. L'ex-PLR, exclu de son parti suite à ses mensonges sur son voyage à Abu Dhabi en 2015, a été condamné en première instance pour acceptation d'un avantage. Un procès en appel devrait avoir lieu ces prochains mois.
Aucun regret
Lancée dans la course au deuxième tour après l'échec du candidat PLR Cyril Aellen le 8 mars, la PDC Delphine Bachmann, présidente du parti et députée, obtient 15'408 voix (13,56%). Elle dit n'avoir aucun regret car elle voulait que la population ait un véritable choix au centre-droit.
Sonné par sa défaite et très emprunté par cette candidature surprise du PDC, le PLR n'avait pas donné de consigne de vote pour ce deuxième tour. Le parti qui a le plus d'élus au Grand Conseil vise déjà 2023, année des prochaines élections générales.
Le PLR compte sur une reconquête d'une majorité de droite unie à l'exécutif. En attendant, il entrera en «opposition constructive» à l'égard du Conseil d'Etat. Il devra aussi se reconstruire après avoir été déchiré par l'affaire Maudet.
Enfin, l'UDC Yves Nydegger ferme la marche en quatrième position avec 12'485 voix (10,99%). Cet habitué des élections à l'exécutif espérait mieux, mais ne regrette pas d'avoir maintenu sa candidature au deuxième tour quitte à fractionner encore plus la droite. Cette élection permettra de repenser les alliances à droite, a ajouté le conseiller national.
Participation élevée
Cette élection complémentaire très particulière en raison de la candidature du controversé Pierre Maudet a fortement mobilisé les Genevois. Pour certains, l'ex-PLR était devenu un paria qu'il fallait à tout prix éloigner du pouvoir alors que pour d'autres, il restait malgré ses mensonges et sa condamnation une valeur sûre pour le canton. Le taux de participation a atteint 42,74%.