Campement d'accueil sauvage La Ville de Lausanne a rencontré les militants du collectif 43m2

nt, ats

3.5.2022 - 22:15

La Municipalité de Lausanne a reçu mardi une délégation du collectif 43 m2 qui avait installé samedi à Beaulieu un campement sauvage destiné à accueillir des sans abris suite à la fermeture du dispositif d'urgence hivernal. Lors de cette rencontre, la Ville a entendu les revendications des militants. Ces derniers se sont déclarés déçus du résultat des discussions.

Des activistes du collectif 43m2 installent un campement destine a accueillir des sans abris dans les jardins du Palais de Beaulieu ce samedi 30 avril 2022 a Lausanne. L'action s'inscrit dans un mouvement de protestation contre la fermeture des structures d'hebergement saisonniers a Lausanne. 
Des activistes du collectif 43m2 installent un campement destine a accueillir des sans abris dans les jardins du Palais de Beaulieu ce samedi 30 avril 2022 a Lausanne. L'action s'inscrit dans un mouvement de protestation contre la fermeture des structures d'hebergement saisonniers a Lausanne. 
(KEYSTONE/Valentin Flauraud)

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Dans un bref communiqué publié mardi soir, la Ville relève avoir confirmé son engagement et sa volonté de développer et adapter les solutions d’hébergement d’urgence, mais aussi les mesures qui permettent aux usagers de sortir de ce dispositif. Cela, en collaboration avec ses partenaires du terrain, associations et églises, ainsi qu’avec les autorités cantonales, écrit-elle.

Projet pilote

Le dispositif se construit sur la durée et avec les partenaires, note la Ville. Et de rappeler que 128 places d’accueil sont proposées actuellement toute l’année gratuitement. Et que 41 places ont été ouvertes à Saint-Martin en 2021 et dix places à César-Roux ce printemps.

Pour la saison hivernale, qui reste la plus critique pour les personnes sans abri, ce dispositif est renforcé par 100 places financées par la Ville au Répit, structure de la Fondation Mère Sofia et par 42 places, financées par le canton, dans un immeuble de la rue de la Borde. Ce dernier accueille d’ailleurs dès le 2 mai un projet pilote de 21 studios pour les personnes au bénéfice d’un emploi très précaire, rappelle le communiqué.

Rien de concret

Du côté du collectif 43m2, l'insatisfaction domine après la rencontre avec la municipale Emilie Moeschler en charge de la cohésion sociale. «Aucune des revendications portées par les militants n'ont été prises en compte», a déclaré un militant à Keystone-ATS.

«Rien de concret n'est sorti des près de trois heures de discussions. Il y a eu des promesses, mais on sort sans alliés pour faire remonter nos demandes au canton, qui mène la barque en matière d'hébergement d'urgence», a-t-il déploré.

Le mouvement souhaitait notamment investir de manière autogérée et non institutionnelle une halle désaffectée de Beaulieu pour y créer 120 places d'accueil pour les personnes de retour dans la rue. Plus généralement, les militants demandent le maintien et l'augmentation du nombre de places d'hébergement d'urgence à l'année.

Fermeture de 160 places

Avant la rencontre avec Emilie Moeschler, une trentaine de militants avaient par ailleurs installé quelques matelas devant le Grand Conseil vaudois et brandi des banderoles afin de sensibiliser les députés et de relayer leurs préoccupations.

Leur action de samedi sur l'esplanade de Beaulieu avait pour objectif de protester contre la fermeture depuis le 1er mai pour la belle saison de deux lieux d'accueil lausannois pour SDF, représentant 160 places. Les militants avaient dû quitter les lieux en soirée après que la Ville a ordonné leur évacuation. Lundi ils ont dû démonter leur campement.

Mesures prises à Genève

La thématique est aussi d'actualité à Genève. La Ville a récemment tiré la sonnette d'alarme en raison de la fermeture des hébergements d'urgence à l'arrivée des beaux jours. Début avril, les communes du canton ont accepté de verser une contribution de 6,2 millions pour créer 200 nouvelles places d'accueil. Lundi la Ville, qui pilote le dossier, a présenté les solutions retenues pour accueillir les personnes sans toit.