Prévoyance – FR Lancement de la campagne sur les pensions

ATS

9.10.2020 - 15:08

La présidente du Conseil d'Etat Anne-Claude Demierre a défendu la nécessité de la réforme de la Caisse de prévoyance du personnel de l'Etat de Fribourg sur laquelle le peuple doit se prononcer le 29 novembre (archives).
La présidente du Conseil d'Etat Anne-Claude Demierre a défendu la nécessité de la réforme de la Caisse de prévoyance du personnel de l'Etat de Fribourg sur laquelle le peuple doit se prononcer le 29 novembre (archives).
Source: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Le Conseil d'Etat fribourgeois lance sa campagne en faveur de la réforme de la Caisse de prévoyance du personnel de l'Etat (CPPEF). Il appelle la population à soutenir un «compromis équilibré», largement soutenu par le Grand Conseil.

Trois conseillers d'Etat sont venus vendredi à Fribourg défendre un dossier qui occupe le devant de la scène politique cantonal depuis deux ans et demi, avec de fortes oppositions syndicales jusqu'à l'automne dernier. En cas de oui le 29 novembre, la loi portant sur l'assainissement de la CPPEF entrera en vigueur le 1er janvier 2022.

«En cas de refus, c'est le plan b beaucoup moins avantageux qui sera retenu», a averti Anne-Claude Demierre, présidente du Conseil d'Etat, en charge de la santé. La réforme est soumise au référendum financier obligatoire, dans la mesure où la dépense de 380 millions de francs dépasse aisément le 1% du budget requis (37 millions).

Quatre motifs

Son collègue Jean-Pierre Siggen, en charge de l'instruction publique, a mentionné quatre motifs pour justifier la révision. D'abord, la nécessité d'un équilibre financier dans le contexte de l'augmentation de l'espérance de vie. «En 2010, il y avait quatre actifs pour un retraité. Désormais, c'est deux pour un», a-t-il dit.

La réforme répond aussi à une obligation légale fédérale. Il y a encore un souci d'équité entre les assurés. Actuellement, il est possible de prendre une retraite à 60 ans aux mêmes conditions qu'à 62 ans. «C'est un mécanisme anti-social», a insisté Jean-Pierre Siggen. Enfin, il s'agit de garantir des pensions sûres à long terme.

Maître d'oeuvre de la révision, le grand argentier Georges Godel, troisième membre de la délégation du Conseil d'Etat aux affaires du personnel. «Un compromis solide et équilibré», a-t-il rappelé, se référant au oui à 90% ressorti des débats devant le Grand Conseil en juin. Dans la négociation, il y a eu «symétrie des sacrifices».

Un principal opposant

Un non du peuple impliquerait un plan b débouchant sur des baisses de rentes pouvant atteindre 25%, a détaillé Gilles André, directeur de la CPPEF. «Dire oui à la réforme, c'est assurer un service public de qualité», a complété Anne-Claude Demierre. «Le régime fribourgeois restera bien supérieur à d'autres», a ajouté Georges Godel.

La principale opposition à la révision vient du Syndicat des services publics (SSP) et de son secrétaire régional Gaétan Zurkinden. Celle de la Fédération du personnel du service public (FEDE) est levée depuis la dernière mouture du gouvernement. En février 2019, une manifestation avait encore réuni 4000 employés.

La CPPEF compte quelque 21'000 assurés. Sa révision vise à maintenir un degré de couverture de 80% en 2052. Le système passera de la primauté des prestations à celle des cotisations. Il implique un transfert des risques liés à la performance des placements vers les assurés, la part de ce tiers cotisant devant diminuer de 40 à 17%.

Mesures transitoires

Ce transfert abolit le principe de solidarité et entraîne une baisse des futures rentes, du moins pour les plus âgés. La réforme prévoit de limiter la diminution des retraites à 9,5% pour un âge de 64 ans, en tablant sur un taux d’intérêt crédité sur les avoirs vieillesse de 2,5%.

Le paquet comprend des mesures transitoires et compensatoires pour le personnel dès 45 ans à hauteur de 380 millions de francs pour l’employeur, dont 330 millions pour le canton, près du tiers de sa fortune. S’y ajoute une hausse paritaire des cotisations de 1% (avec un coût net pour les collectivités publiques de 10 millions par an).

Il y a aussi l’introduction d’un système de bonifications croissantes avec l'âge. Le Conseil d'Etat a encore prévu une revalorisation salariale de 0,25% pour tout le personnel (3,6 millions par an). Le coût théorique total de la réforme atteint 1,4 milliard de francs, réparti entre employés et employeurs.

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